Son dernier séjour à Alger remonte à mai dernier La prochaine escale de M. Raffarin dans la capitale algérienne a pour priorité de faire avancer le partenariat entre les deux pays. L'ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, foulera le sol algérien le 1er février prochain. Il sera à Alger en sa qualité d'envoyé spécial du président français, Nicolas Sarkozy. Cette nouvelle visite s'articulera autour de grands dossiers et projets de partenariat entre les deux pays. Elle fait suite à un échange de courrier entre les Premiers ministres français, François Fillon, et algérien, Ahmed Ouyahia, selon l'entourage de M.Raffarin, dont le dernier séjour à Alger remonte à mai dernier lors d'un forum réussi de quelque 600 chefs d'entreprise français et algériens. Un rendez-vous inédit que les observateurs de l'actualité économique ont décrit alors comme étant un événement majeur qui a contribué à un nouveau rapprochement entre les entreprises algériennes et françaises. Aussi, la prochaine escale de M.Raffarin dans la capitale algérienne a pour priorité de faire avancer le partenariat entre les deux pays, affirment d'ores et déjà des sources diplomatiques. Cette énième mission, qui fait suite à un travail qui a commencé au moins le dernier trimestre 2010, renforcera le mécanisme de suivi croit-on savoir, pour développer ce même partenariat et les projets d'investissements algéro-français. Les deux parties veulent mettre en place des projets structurels, notamment sur les trois dossiers de Renault (voitures particulières), Lafarge (cimenterie) et Total (construction d'un vapocraqueur d'éthane). Ces trois «gros dossiers» considérés comme «stratégiques» dans le partenariat franco-algérien n'ont toujours pas été conclus et avancent lentement, dit-on aussi bien dans l'entourage de l'ancien Premier ministre français que celui de l'actuel Premier ministre algérien. Ainsi, le fameux projet de l'usine Renault restait avant l'été en négociation, sur les aspects commerciaux pour produire 150.000 voitures en Algérie. Ce dossier semble encore souffrir particulièrement de complications, ce qui a fait presque dire à des observateurs que ce dernier souffrirait de blocages délibérés, surtout que la marque au losange demeure leader sur le marché algérien de par les ventes records que réalise sa filiale sur le marché local. En 2011, Renault a vendu 75 000 véhicules, dont les deux tiers pour la seule marque Renault, le reste pour Dacia. Cela représente une hausse de 24,6% par rapport à l'année 2010, constate-t-on. Or, l'engouement des Algériens pour cette marque française n'a pas eu l'écho escompté et l'Algérie continue d'être perçue par ce géant mondial de l'automobile sous l'angle restrictif de grand marché de consommateurs, Renault ayant toujours préféré le Maroc à l'Algérie en matière de création d'usines. L'autre dossier dans l'escarcelle de M.Raffarin est celui du projet avec Lafarge, qui a élargi le champ de son partenariat avec le groupe public Gica, notamment dans le béton prêt à l'emploi. Enfin, Total Pétrochimie s'était mis d'accord avec le groupe public des hydrocarbures Sonatrach, notamment pour un projet de vapocraqueur d'éthane à Arzew, à Oran. Les deux parties veulent également investir dans la formation professionnelle en Algérie et mettre en place une filière industrielle en direction de la jeunesse. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint en 2010 quelque 10,5 mds de dollars. Au plan international, l'Algérie demeure le 3e client hors Ocde, derrière la Chine et la Russie. Destinataire de 37% d'exportations françaises vers la zone Maghreb-Egypte et de 20% des exportations vers l'Afrique, elle est également le premier partenaire commercial de la France à l'export au sein de ces deux blocs, selon la mission commerciale française en Algérie.