Des dizaines de Libyens ont protesté samedi à Tripoli contre la visite mercredi du ministre de la Défense Oussama Jouili à Bani Walid, un ex-bastion de Mouammar Kadhafi, accusant les nouveaux dirigeants du pays des pro-Kadhafi. Bani Walid, située à 170 km au sud-est de Tripoli, est revenue sur le devant de la scène cette semaine après des violences imputées par des responsables locaux à des pro-Kadhafi, qui ont fait sept morts et une dizaine de blessés. «Le ministre de la Défense est parti à Bani Walid, il a serré la main des assassins de Bani Walid. Nous supposons que c'est pour des raisons électoralistes qu'il a fait cela», a dénoncé Abdelhakim, médecin originaire de Bani Walid et vivant à Tripoli. «Nous ne pouvons pas revenir (à Bani Walid) parce que Bani Walid est sous le contrôle des pro-Kadhafi. Ils contrôlent les entrées de la ville», a déclaré de son côté Abdelsalam Arif, originaire lui aussi de cette ville. M. Jouili s'est rendu mercredi à Bani Walid où il a affirmé que la ville était sous le contrôle du gouvernement, après des informations contradictoires sur une prise de la ville par des pro-Kadhafi. «Il s'agissait d'un problème interne. Les combats n'ont pas eu lieu entre des thowars (ex-rebelles) et des partisans de Kadhafi mais entre deux groupes de jeunes gens. L'un d'eux était la brigade du 28-Mai», avait indiqué M. Jouili. La brigade du 28-Mai est la plus importante à Bani Walid et dépend du ministère de la Défense. Dimanche, les manifestants, la plupart d'entre-eux de Bani Walid, avaient affirmé que les combats avaient opposé des ex-rebelles à des partisans de l'ancien régime.