Ce qui se passe actuellement, c'est que le mobile travaille pour le fixe. C'est au moment où la filiale algérienne de la firme d'Orascom, Djezzy, fête en grande pompe son millionième abonné et promet de décrocher le double d'ici à l'été prochain, que M.Chettih, directeur général d'Algérie-Telecom, profitant du troisième Salon international d'Alger Telecom, enfonce le clou en affirmant que l'objectif de son entreprise est d'arriver à couvrir une télédensité de 18 % du mobile, soit, tenez-vous bien, six millions de lignes GSM d'ici à 2005, c'est-à-dire dans à peine deux ans. Si l'on additionne les chiffres superbement alignés par les deux opérateurs Gsm existants, en attendant l'attribution d'une troisième licence, on peut espérer rattraper le retard que nous avons accusé dans le domaine par rapport aux pays voisins que sont la Tunisie et le Maroc. Ce qui se passe actuellement, c'est que le mobile travaille pour le fixe. On envoie un bip à son correspondant par le biais du portable et on attend qu'il nous rappelle sur le fixe. La boucle est bouclée. Avec l'augmentation des communications ordonnée par l'Autorité de régulation, les ardoises sont salées. Les abonnés ont dû le vérifier dans les dernières factures reçues. C'est un fait que la carte prépaid de Djezzy a permis de démocratiser le téléphone mobile, d'autant plus que de nombreuses personnes ont pu ainsi briser l'isolement dans lesquelles elles se trouvent pour une raison ou pour une autre, néanmoins un effort doit être consenti par les différents opérateurs pour faire du mobile un outil au service des particuliers, des familles, mais aussi un facteur de croissance économique. Cela dit, tout le monde attend avec impatience les 500.000 lignes GSM promises par Algérie Telecom, promesse renouvelée aussi bien par M.Messaoud Chettih que par M.Mustapha Achaïbou, P-DG de la toute nouvelle filiale Algérie Mobilis, pour ce mois de septembre finissant, mais on doit se faire une raison en prenant à la lettre la réaffirmation par Chettih de cette arrivée imminente, puisque la date-butoir est désormais fixée au 31 décembre prochain. On a attendu plusieurs années, on peut attendre quelques mois, un trimestre tout au plus, d'autant plus que ces 500.000 lignes sont assorties d'une panoplie d'autres cadeaux, comme l'extension du réseau fixe dans la région d'Alger avec la création de 110.000 lignes, la mise en place de nouvelles stations de base à l'Est du pays et la couverture totale du réseau dans les agglomérations dépassant les 2000 habitants. Pour sa part, le nouveau ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M.Amar Tou, a annoncé la mise sur pied d'un groupe de travail chargé de mettre en oeuvre la vulgarisation d'Internet, ce qui est loin d'être le cas actuellement malgré la prolifération des cybercafés : les particuliers qui peuvent se vanter d'avoir Internet chez eux sont des oiseaux rares ! En plus de la troisième licence GSM, dont le processus est désormais lancé, le ministre a également évoqué la vente de deux autres services : celui de la licence internationale et interurbaine et celui de la boucle locale. On ne demande pas aux responsables du téléphone de décrocher la lune, mais qu'ils nous permettent au moins d'être au diapason de nos voisins immédiats! Le directeur de Djezzy avait affirmé ici même que son entreprise ne craignait pas la concurrence et qu'il ne comptait que sur la qualité de ses produits. Les 500.000 lignes d'Algérie Mobilis sont donc les bienvenues pour fouetter le marché de la téléphonie mobile en Algérie.