Un important dispositif de sécurité sera déployé aujourd'hui devant la maison de la Presse. Fouad Boughanem, DG du quotidien francophone, le Soir d'Algérie, a été interpellé hier matin par les services de police, à sa sortie de la maison de la Presse Tahar-Djaout. Alors qu'il sortait à bord de son véhicule, il a été accosté par des éléments de la police en civil qui lui intimèrent l'ordre de les suivre au commissariat central. La nouvelle, qui s'est très vite répandue, a suscité la réaction du collectif qui s'est mobilisé en se rassemblant devant l'entrée en vue «d'être témoins oculaires de la probable interpellation des trois autres journalistes poursuivis, rappelons-le, pour offense au président de la République suite à une auto-saisine du procureur de la République». A leur grande surprise, aucun des journalistes n'a fait l'objet d'une interpellation similaire par l'armada de policiers en civil déployés tout autour de la maison de la Presse. «Un dispositif similaire sera déployé aujourd'hui pour l'interpellation des quatre journalistes poursuivis», nous révèle une source sûre. Alors que la plupart des responsables et journalistes du quotidien s'interrogeaient sur le devenir de leur confrère, M.Boughanem a fait irruption dans les locaux du journal. «Je n'ai été retenu qu'un moment et les policiers m'ont fait savoir que la procédure leur imposait de présenter devant le procureur, à la fois, les quatre journalistes, puisqu'ils sont poursuivis pour le même délit.» Force pour nous de croire que cette interpellation était un «subtil avertissement» que devait transmettre le directeur à ses journalistes. Rencontré sur les lieux, M.Bouhamidi ne montrait pas des signes d'inquiétude. Une chose est sûre, les quatre journalistes ne seront pas interpellés aujourd'hui puisque M.Kamel Amarni, poursuivi également se trouve actuellement aux côté du président de la République pour assurer la couverture de ses périples a travers le territoire national. Au sein de la rédaction, le moral est au beau fixe. Tous les journalistes ainsi que le personnel du quotidien continuent d'oeuvrer sans relâche pour élaborer le journal. «Une tâche que personne ne nous empêchera de réaliser», lancent la plupart d'entre eux. Du côté des services de police, la grogne commence à faire son petit bonhomme de chemin. En effet, on croit savoir que de hauts fonctionnaires «auraient l'intention d'entreprendre des actions pour mettre fin à ce qu'ils appellent l'instrumentalisation des services de police à des fins politiques ou autres».