Vingt personnes ont été tuées vendredi en Syrie, dont neuf soldats dans des heurts avec des déserteurs, les forces de l'ordre ayant tiré sur les nombreuses manifestations anti-régime dans le pays, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). «Huit soldats de l'armée régulière ont été tués dans des affrontements avec des groupes de déserteurs dans les localités de Kafarchams et Nawa», dans la province de Deraa (sud), où un soldat avait déjà été tué le matin dans des heurts similaires, selon l'organisation. En outre, 11 civils, dont deux enfants, ont été tués et des dizaines d'autres blessés, notamment par des tirs des forces du régime à travers le pays. La majorité ont été tués lors de manifestations massives dans plusieurs villes commémorant le massacre de Hama en 1982, selon l'OSDH et les Comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation sur le terrain. Un civil a été tué à Hama (centre), et cinq autres à Daraya, dans la province de Damas. Les deux enfants ont été tués par l'explosion d'un engin dans la région d'Idleb (nord-ouest), où un jeune homme a également été tué par balles quand les forces de sécurité ont pris d'assaut un village. A Rankous, localité proche de Damas toujours assiégée par l'armée, deux civils ont été tués à l'aube. Une vidéo montre à Douma, près de Damas, des dizaines de protestataires scandant des slogans en hommage à l'Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs. A Lattaquié, ville côtière, plusieurs défilés ont eu lieu à la sortie des mosquées «malgré un déploiement massif des agents de sécurité qui ont tiré pour les disperser», a rapporté l'OSDH. A Daël (sud), des milliers de personnes sont sorties dans les rues pour participer à des funérailles d'une personne morte en prison, selon l'OSDH. D'autre part, l'OSDH a fait état de l'arrestation dans la nuit de jeudi à vendredi de huit militants dans la ville côtière de Tartous, dont cinq «ayant fait de longues années de prison» pour leur appartenance à un parti communiste interdit. Dans la province d'Alep, deuxième ville de Syrie, «les révolutionnaires ont pris le contrôle de la section locale des services de la sécurité militaire dans la ville d'Andane», selon la même source.