Des dizaines de personnes ont été blessées, certaines par balles, dans de violents affrontements vendredi soir à Aden, dans le sud du Yémen, entre partisans et adversaires de l'élection présidentielle prévue le 21 février, ont indiqué samedi des militants des deux clans. Les heurts ont éclaté lorsque des militants du Mouvement sudiste, un groupe séparatiste, opposés au scrutin présidentiel, ont attaqué une marche organisée par des activistes du mouvement de contestation mené depuis plus d'un an contre le régime du président Ali Abdallah Saleh, selon un de ces activistes. Selon lui, plus de trente manifestants ont été blessés, certains par balles. Une source médicale a confirmé que des dizaines de blessés, dont l'un grièvement touché à la tête, avaient été transportés dans un hôpital d'Aden. Mais un activiste sudiste a accusé l'autre clan d'avoir provoqué les heurts pour avoir tenté de manifester dans un fief du Mouvement sudiste, faisant état de 15 blessés parmi les partisans de ce groupe, dont 9 par balles. Les sudistes arboraient le drapeau de l'ancien Yémen du sud, un Etat indépendant jusqu'en 1990, ont indiqué des témoins. Un responsable du Mouvement sudiste, Nasser Tawil, a qualifié de «tragique et inacceptable» l'incident, survenu en raison, selon lui, de la présence dans le même quartier de partisans et d'adversaires du scrutin présidentiel. Certains courants au sein du Mouvement sudiste mènent campagne pour un boycott de l'élection présidentielle qui, selon eux, ne devrait pas répondre à leurs aspirations à l'autonomie, voire à l'indépendance du Sud. Le vice-président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, originaire du sud, est l'unique candidat à ce scrutin et il devrait succéder au président Ali Abdallah Saleh, contraint au départ après 33 ans au pouvoir sous la pression de la rue, en vertu d'un accord conclu en novembre au terme de 11 mois de crise. Le Mouvement sudiste anime la contestation dans le sud du Yémen où la population se plaint de discriminations de la part du pouvoir central à Sanaa.