Premier parti à avoir organisé son congrès constitutif, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) a déposé, hier, son dossier de demande d'agrément auprès des services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le département de l'intérieur a délivré, après examen du dossier, le récépissé de dépôt de la demande d'agrément aux fondateurs du parti dont le président, Mohamed Saïd. «Le ministère a deux mois pour répondre, mais je ne pense pas qu'il prendra tout ce temps. En tout cas, le compte à rebours a commencé», a déclaré, hier d'un ton optimiste, le premier responsable du parti, Mohamed Saïd au téléphone. Effectivement, le ministère de l'Intérieur dispose, selon les dispositions de la loi sur les partis politiques, d'un délai de 2 mois pour agréer ou signifier, avec justification, le refus d'agrément aux initiateurs du PLJ. A défaut de répondre par le positif ou le négatif, le parti est agréé d'office. Mais tout porte à croire que le département d'Ould Kablia ne reconduira pas sa politique de «non-réponse» aux demandes des partis, adoptée depuis 1999. Le même parti de Mohamed Saïd avait, rappelons-le, déposé son dossier constitutif en 2009 mais il n'a jamais eu de réponse de la part du ministère. Il semble, donc, que le pouvoir a compris que la fermeture du champ politique aux nouvelles formations ne doit plus durer. Cela persiste depuis 13 ans et la situation devient intenable. Devant la pression de la rue et des acteurs politiques, le pouvoir a lâché du lest mais pas sur l'essentiel. Cédera-t-il encore davantage pour «améliorer le niveau de la démocratie et de l'exercice des libertés»? Ce qui est sûr, ce n'est qu'après 13 ans d'interdiction, que les nouveaux partis peuvent dorénavant exister en toute légalité. Abstraction faite de toute autre considération, ces partis auront «à gérer un temps très court» pour se préparer aux élections législatives de ce mois de mai et des municipales, quelques mois plus tard. Pour rappel, le PLJ a tenu son congrès constitutif les 27 et 28 janvier dernier à Zéralda, Alger, en présence de 640 délégués venus de 42 wilayas du pays dont 150 femmes. Le congrès a été sanctionné par l'élection à l'unanimité de M.Mohamed Saïd en qualité de président du parti pour un mandat de cinq ans et des 100 membres du conseil national.