Après la bataille électorale, Mohamed Saïd s'apprête à livrer une autre bataille pour l'agrément de son parti. Le Parti pour la liberté et la justice (PLJ) de Mohamed Saïd arrive à l'étape la plus cruciale qui détermine son avenir. Après l'annonce de sa création au mois de décembre, son fondateur a sollicité, mardi dernier, un rendez-vous pour dépôt de dossier au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Cependant, ce parti risque de subir le même sort que ses prédécesseurs et, notamment le Wafa de Ahmed Taleb Ibrahimi, qui n'arrivent pas à obtenir d'agrément et partant à se consacrer à des activités partisanes. Et pour cause, jusqu'à hier, le ministère chargé des affaires des partis politiques n'a émis aucune réponse pour le rendez-vous demandé par M.Mohamed Saïd en vue de déposer le dossier défini par la loi pour l'autorisation ou non de sa nouvelle formation. Ce dernier, que nous avons rencontré au niveau de la permanence électorale qui fera probablement office de siège de son parti à Hydra, nous a fait savoir qu'il a relancé, hier même, la demande de rendez-vous et qu'il est toujours en attente d'une réponse. Loin de se décourager, le fondateur du PLJ espère en revanche que son parti sera agréé conformément à la loi sur les partis politiques qui permet à tout citoyen algérien jouissant de ses droits et remplissant toutes les conditions requises de créer un parti politique. «Dans l'esprit du discours d'investiture du président de la République concernant le déverrouillage du champ politique, je peux dire que je suis optimiste mais je ne sous-estime toutefois pas les difficultés que je ne manquerai pas d'affronter dans ce domaine», a-t-il souligné. Selon notre interlocuteur, la liste de 50 membres fondateurs, issus d'une quarantaine de wilayas pour signer l'engagement écrit pour la constitution du parti est arrêtée. Soulignons dans ce sens que la loi du 6 mars 1997 relative aux partis politiques stipule dans son article 14 que pour la constitution d'un parti politique, «un engagement écrit et signé par au moins 25 membres fondateurs résidant effectivement dans un tiers (1/3) du nombre des wilayas du pays au moins, portant sur le respect des dispositions de la Constitution et des lois en vigueur et l'engagement de la tenue de congrès constitutif de parti dans un délai d'une année au plus (...)». Ce faisant, M.Mohamed Saïd a indiqué que des jeunes ayant été distingués durant la campagne électorale font partie des fondateurs signataires de l'engagement. Il faut dire, dans ce contexte, que M.Mohamed Saïd a réussi l'essentiel en jetant les bases de son parti lors de la campagne électorale précédente. Il en a ainsi profité pour rencontrer les citoyens dans toutes les wilayas qu'il a visitées pour expliquer les objectifs de son futur «parti pour la liberté et la justice». Par ailleurs, le fondateur du PLJ a affirmé qu'il s'attellera à la structuration de son parti ainsi qu'à la préparation de la tenue du congrès constitutif après la publication, au Journal Officiel, du récépissé de déclaration constitutive qui doit intervenir dans les 60 jours qui suivent la date de dépôt de dossier. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales doit notifier, selon la même loi, le rejet de la déclaration constitutive par décision motivée avant l'expiration des deux mois requis. Dans le cas où le ministère ne publie pas de récépissé de déclaration constitutive et ne justifie pas la décision de rejet, les membres fondateurs sont habilités à poursuivre leurs activités pour la préparation du congrès constitutif.