Le dernier mot sur les listes définitives des candidats revient au bureau politique. La direction aura, donc, à choisir entre la promotion des jeunes ou la reconduction des dinosaures. Le FLN balise la voie à la candidature de ses ministres. Une instruction portant sur le droit de la direction de proposer deux candidats au niveau de chaque wilaya a été adressée récemment aux mouhafedhs.«Cette décision a été prise dans le but de permettre aux ministres et aux personnalités d'entrer dans la bataille électorale», nous confie une source proche du parti. Vu le nombre des responsables intéressés par les prochaines législatives, explique notre source, la direction du parti a opté pour cette démarche. Selon la même source, plusieurs ministres désirent se porter candidat à la prochaine élection. «Pratiquement, tous les ministres vont présenter leur candidature», a assuré notre interlocuteur. C'est ce qui justifie la directive de la direction du parti. Il y a lieu de rappeler que le FLN a fait des pieds et des mains pour rejeter la disposition portant sur l'obligation de démission pour les ministres candidats trois mois avant l'élection législative. Validée par le Conseil des ministres, cette proposition n'a pas été retenue dans la loi électorale. Malgré l'opposition de plusieurs formations politiques, à leur tête le Parti des travailleurs, le FLN a réussi à faire passer son mot. Avec l'instruction adressée aux responsables des structures locales, M.Belkhadem simplifie la tâche à ses ministres. Ainsi, des personnalités nationales et des ministres peuvent se porter candidats dans n'importe quelle wilaya. Or, le parachutage des candidats ne plaît pas aux militants de la base. Les conflits autour des listes de candidatures commencent. Alors que l'opération n'est qu'à son début, le bruit se fait entendre déjà. La candidature de l'ancien ministre de l'Habitat, Abderrahmane Belayat, en tête de liste de la wilaya de Sétif, a été vivement contestée par les militants. A Alger, de hauts responsables se bousculent pour occuper la tête de liste. Tayeb Louh, Rachid Harraoubia, Abdelaziz Ziari et même le secrétaire général du parti s'engagent dans une véritable bataille pour s'inscrire en tête de liste. Pourquoi? Tout l'enjeu est là! La tête de liste d'Alger permet de garantir le poste de troisième homme politique de l'Etat. «S'il n'est pas nommé chef de gouvernement, la tête de liste sera nommée automatiquement président de l'Assemblée nationale», assure notre interlocuteur. Alors que la campagne pour les élections n'a pas encore démarré, les ministres affûtent leurs armes. Par ailleurs, le secrétaire général du FLN assure que les jeunes et les cadres diplômés seront les plus favorisés pour être retenus dans les listes du parti. L'élaboration des listes de candidatures est presque achevée au niveau des kasmas. Les dossiers de candidatures doivent transiter par la kasma et le bureau de la mouhafadha accompagnés d'un avis motivé des deux structures, avant leur envoi au siège central du parti. L'opération sera clôturée avant le 16 février. Le dernier mot sur les listes définitives des candidats revient au bureau politique. La direction aura, donc, à choisir entre la promotion des jeunes ou la reconduction des dinosaures. Le choix est loin d'être facile pour l'équipe de M.Belkhadem. En plus des ministres, plusieurs députés se préparent à revenir à la prochaine assemblée. Avec comme concurrents des ministres et des députés, la promotion de nouvelles têtes serait vraiment difficile. Avec un salaire de 30 briques par mois et des avantages alléchants, la bataille pour les sièges de l'APN promet d'être rude pour ne pas dire féroce.