Rien n'est joué avec l'entrée en lice de neuf partis et de trois listes d'indépendants. Au sein du FLN considéré comme le favori de la rude bataille qui s'annonce pour la conquête des quatre sièges réservés à la wilaya d'Aïn Temouchent, la désignation du Dr Djamel Ould Abbes, le ministre de la Solidarité nationale, a été différemment appréciée par les militants de l'ex-parti unique. La liste des 32 candidats du FLN comporte, en effet, une dizaine de médecins et quelques «apparatchiks» qui voulaient en découdre avec le personnage dont le parcours politique est lié à la vie de la Cité du vignoble. Le Dr Ould Abbes a participé pratiquement à toutes les consultations électorales pour la députation depuis la naissance de l'APN. Pressenti comme «tête de liste», il va certainement mettre les bouchées doubles pour combler une «absence prolongée» et surtout convaincre un électorat qui a profondément changé depuis les années 80. Au niveau de la mouhafadha du FLN, il est question d'«une révolution de palais». Une pétition qui a reçu l'adhésion de la majorité des kasmas de la wilaya est en train de circuler, et l'on croit savoir que ce sont les partisans du Dr Ould Abbes qui veulent damer le pion au clan de l'actuel mouhafedh, M.Bentahar hostile au «parachutage» du ministre de la Solidarité nationale. En tout état de cause, rien n'est joué avec l'entrée en lice de neuf partis et de trois listes d'indépendants. Le mouvement El-Islah de Djaballah mise, indique-t-on, sur un médecin, le Dr Zouani Boumediene lequel pourrait rallier à sa cause les militants de l'ex-FIS. Du coup le MSP de Nahnah s'en trouve affaibli, car sa base va assurément s'émietter. Le député sortant Zouani Benyoucef, neveu du candidat d'El-Islah n'a pas encore semble-t-il, obtenu les faveurs de son parti. Dans le camp du RND, une sourde bataille fait rage suite à l'élimination inexpliquée de trois de ses cadres élus à l'APN considérés par leurs pairs comme les véritables chefs de file pour avoir dénoncé, au sein de la coalition des «18» de l'APW, les dérives du président de l'APW membre du bureau de wilaya, lequel, en compagnie de trois autres membres du bureau candidats aux législatives, a siégé en «juge et partie» pour régler leurs comptes à leurs redoutables rivaux. Une conspiration qui a, à n'en pas douter, réjoui le député sortant, Belgherras candidat à sa propre succession et porté un rude coup à l'image du parti. Le trio qui «faisait peur» a introduit des recours et attend sagement les décisions de la centrale. (Hormis donc le FLN et le groupe El-Islah aucune autre formation politique locale n'a pour l'instant finalisé la composante des listes définitives. L'électorat temouchentois, réputé versatile, exige des «leaders» crédibles, surtout que le séisme de 1999 a révélé nombre de vérités.