Le sénateur démocrate John Kerry a estimé mardi que le projet égyptien de traduire en justice des Américains membres d'organisations non-gouvernementales était une «claque» pour les Américains qui soutenaient depuis longtemps les réformes en Egypte. Les derniers événements sont «une claque» à la face des Américains qui soutiennent l'Egypte depuis des années mais aussi pour les Egyptiens et les ONG qui espèrent un futur plus démocratique pour leur pays», a déclaré le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain. Les relations entre les Etats-Unis et le pouvoir militaire égyptien se sont tendues depuis qu'un responsable judiciaire a annoncé dimanche que 44 personnes, parmi lesquelles 19 Américains et d'autres étrangers, allaient être jugées pour des accusations de financement illégal d'ONG en Egypte. Mardi, un autre sénateur républicain avait averti que l'aide militaire de 1,3 milliard de dollars versée tous les ans par les Américains aux Egyptiens, était «en jeu». «La ligne rouge pour moi est l'emprisonnement. Si jamais un seul Américain ou un membre d'une association faisait une peine préventive ou était emprisonné après un procès, il s'agirait d'une sanction excessive», a déclaré le sénateur républicain, Lindsey Graham, à des journalistes. Si le pouvoir au Caire «n'épouse pas la cause des organisations internationales qui sont là pour aider les Egyptiens à fonder une nouvelle démocratie, le Congrès va avoir bien du mal à l'ignorer», a-t-il ajouté. Selon lui, «74% des Egyptiens affirment ne pas vraiment vouloir de notre argent. Et je vous parie que 74% des Américains ne tiennent pas non plus à leur en donner». Le sénateur démocrate Ben Cardin a déclaré lundi que les Etats-Unis devaient «réviser» leurs liens avec l'Egypte, estimant qu'il était «totalement inacceptable» que l'Egypte poursuive des militants pour ces raisons. Au département d'Etat, la porte-parole Victoria Nuland a assuré que ces organisations «qui soutiennent la démocratie en Egypte jouent un rôle important dans le processus de transition et n'ont rien fait de mal» et a fait part de la «profonde inquiétude» de Washington.