Le Conseil national de transition libyen (CNT) a demandé hier au Niger de lui remettre Saadi El Gueddafi, fils de l'ancien dirigeant libyen Mouamar El Gueddafi, après que celui-ci a promis de retourner en Libye dans des déclarations à la Chaîne Al-Arabiya. «Le CNT demande au gouvernement du Niger de remettre immédiatement Saadi et les autres fugitifs aux autorités libyennes en vue de maintenir ses relations avec le peuple libyen», a indiqué le nouveau porte-parole du Conseil, Mohamed Nasr al-Harizi, dans un communiqué. Saadi El Gueddafi, a promis de retourner en Libye où, selon lui, une grande majorité de la population n'est pas satisfaite de la situation actuelle, dans une interview diffusée vendredi par la chaîne Al-Arabiya. «70% des Libyens ne sont pas satisfaits de la situation actuelle», a-t-il affirmé, ajoutant qu'il avait des contacts avec le CNT, des tribus et des milices. Selon lui, «il y a une rébellion qui s'étend jour après jour, et il y aura une rébellion dans tout le pays». «Je retournerai en Libye à n'importe quel moment», a déclaré Saadi El Gueddafi, interrogé par téléphone depuis le Niger où il s'est réfugié après la chute de Tripoli qui a mis fin aux 42 années de dictature de son père. Le porte-parole du CNT a démenti tout contact avec Saadi, avertissant que «les thowars (ex-rebelles) n'ont pas encore abandonné les armes et sont prêts à affronter avec force toute tentative imprudente». Hier, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a appelé son homologue libyen Achour Ben Khayal pour exprimer ses «regrets et excuses au gouvernement et au peuple libyen», après les déclarations de Saadi El Gueddafi, a rapporté l'agence officielle libyenne Lana. De son côté, M.Ben Khayal a signifié le «mécontentement et la ferme dénonciation (...) des déclarations hostiles de Saadi, fils du Tyran El Gueddafi», estimant que de tels propos «menacent les relations entre les deux pays». Il a appelé le gouvernement nigérien à prendre des «mesures fermes» contre le fils d'El Gueddafi, y compris son extradition vers la Libye, «pour qu'il soit jugé pour les crimes qu'il a commis contre le peuple libyen». Celles-ci l'accusent de «s'être emparé de biens par la force et l'intimidation quand il dirigeait la Fédération libyenne de football». Interpol avait émis une «notice rouge» pour demander à ses 188 pays membres son arrestation. Le président nigérien Mahamadou Issoufou avait annoncé le 11 novembre que son pays avait accordé l'asile à Saadi Kadhafi pour des «raisons humanitaires». Par ailleurs, le gouvernement nigérien a affirmé hier que le Niger n'extradera pas pour l'heure Saadi El Gueddafi, bien qu'il ait «violé» ses conditions d'asile en faisant une déclaration «subversive» sur une télévision arabe. «Notre position reste la même: nous remettrons Saadi El Gueddafi à un gouvernement qui a une justice indépendante et impartiale, c'est clair», a déclaré le porte-parole Marou Amadou devant la presse à Niamey. «Notre position est simple, nous ne pouvons pas livrer quelqu'un là où il risque de connaître la mort et là où il n'est pas susceptible d'avoir un procès digne», a-t-il insisté.