Au moins 35.000 Maliens se sont réfugiés au Burkina Faso et au Niger, deux pays voisins du Mali où des combats ont opposé récemment dans le nord du pays, des rebelles touareg aux militaires, a-t-on appris lundi de sources officielles à Ouagadougou. «Le Niger enregistre à ce jour plus de 23.000 réfugiés maliens essentiellement concentrés tout le long de notre frontière avec le Mali », a déclaré à la presse le ministre nigérien des Finances, Mahamadou Ouhoumoudou, en marge d'une réunion de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) à Ouagadougou. De son côté le ministre burkinabè délégué à la Coopération régionale, Vincent Zakané a indiqué que le Burkina Faso accueille actuellement «plus de 12.000 maliens » sur son territoire. « Ces populations vivent dans des conditions précaires, il faut le reconnaître », a affirmé M. Zakané, soulignant que «les efforts du gouvernement ne suffisent pas face à l'afflux important de réfugiés ». Ces réfugiés sont notamment à Ouagadougou mais aussi dans les provinces burkinabè du Soum, de l'Oudalan et du Séno, au nord du pays, frontalier du Mali, a-t-il précisé. Selon la Croix-rouge internationale, au moins 60.000 personnes sont déplacées à l'intérieur du Mali à cause des combats dans le nord du pays. Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de rebelles touareg contre plusieurs localités et objectifs de l'armée dans sa partie nord. Les assauts sont menés par des hommes du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et d'autres rebellions, dont des hommes lourdement armés sont rentrés de Libye où ils avaient combattu au service du dirigeant Mouammar Kadhafi. Les combats ont fait de nombreuses victimes - morts et blessés - des deux côtés, sans qu'il soit possible d'établir de sources indépendantes un bilan précis des pertes.