Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a reçu hier à la résidence Djenane El-Mufti, Alger, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubeye Maiga, qui lui a remis un message du chef de l'Etat malien, Amadou Toumani Touré. Cette audience intervient à la suite des pourparlers de paix, sous la médiation d'Alger, du 2 au 4 février, entre une délégation du gouvernement malien, conduite par le ministre malien, et une délégation de l'Alliance démocratique du 23-Mai pour le changement. La rencontre qui a eu lieu dans la plus grande discrétion s'est soldée par un appel «pressant», lancé par les deux parties, à l'arrêt des hostilités au nord du Mali pour privilégier dialogue et concertation. Ces discussions suscitent l'espoir de trouver une solution pacifique au conflit qui secoue le nord de ce pays, depuis le 17 janvier, comme en témoigne le directeur du Centre régional des Nations unies pour la paix et les affaires de désarmement, Ivor Richard Fung, en affirmant, qu'il existe «un espoir de dialogue entre le gouvernement malien et les rebelles touaregs». Il a souligné que «les bonnes volontés travaillent à ça».Lors de sa visite au Mali, M. Fung, qui a indiqué avoir rencontré durant son séjour les partenaires au développement du Mali, les acteurs politiques et le président de la République, a fait état de «contacts (sont) en cours avec l'autre partie», sans plus de détails sur «les contacts» avec les rebelles. Qu'à cela ne tienne, le secrétaire général de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla), Bilal Ag Cherif, dans un entretien au journal El Khabar, s'est dit non concerné par l'appel au cessez-le-feu lancé à Alger. Tout en saluant les efforts de l'Algérie, il a exhorté le gouvernement algérien à aider à arrêter «une guerre ethnique contre les blancs à Bamako». Ag Cherif a souligné, en outre, son «respect» pour l'Alliance du 23-Mai tout en affirmant qu'«elle ne représente pas le Mouvement». Les combats entre l'armée et les rebelles touaregs se réclamant du Mnla, au nord du mali, et les mouvements xénophobes ayant visé, à Bamako, les habitants à la peau claire, par ailleurs, ont provoqué l'exode de dizaines de milliers de personnes, qui ont trouvé refuge dans des campements au Mali, mais aussi en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger. Ce dernier pays en abrite environ 10 000 selon des humanitaires. A. R.