Les violations des droits de l'homme sont dues au fait que la justice n'est pas indépendante. Constatant les «la violation flagrante des droits de l'homme en Algérie» telle la grève des enseignants réprimée, la liberté syndicale étouffée et les harcèlements que subit la presse, Ali Yahia Abdennour a affirmé que «toutes ces répressions du pouvoir reviennent à la justice qui n'est pas indépendante ; dès qu'il y a une pression de la chancellerie, elle se soumet», a fait remarquer le défenseur des droits de l'Homme. A propos de la décision de justice rendue contre le FLN, il enchaîne.: «La légalité n'a pas été respectée et il faut rendre honneur au président de la cour qui s'est opposé à cette décision et dénoncé le juge qui l'a prononcée». D'autre part il a estimé que la réélection de Bouteflika pour un deuxième mandat constitue un danger pour le pays. Aussi, peut-on parler aujourd'hui du risque «Bouteflika» pour l'avenir de l'Algérie? M. Ali Yahia Abdenour, militant de première heure de la cause nationaliste, l'affirme avec conviction. «La réélection de Bouteflika serait une catastrophe pour l'Algérie», a-t-il déclaré hier, lors d'une conférence de presse organisée au siège de la Ligue algérienne pour la défence de droits de l'Homme (Laddh). «Un président de la République doit jouir de deux qualités principales à savoir: dominer tous les dossiers et garder son sang-froid en toute circonstance. Il se trouve que notre Président n'a pas ces deux qualités», a-t-il ajouté. Ce rendez-vous avec la presse a été organisé en prévision de la Journée mondiale sur la peine de mort le 10 octobre prochain. «La peine de mort, dit-il, c'est le débat sans fin de ceux qui veulent donner son prix à la vie, et de ceux qui cherchent un sens à la mort.» Plaidant avec fermeté l'abolition de la peine capitale en Algérie, Ali Yahia a soutenu que «la peine capitale comporte toujours le risque d'exécuter des innocents, du fait que la justice rendue par des êtres humains faillibles, et donc nécessairement imparfaite, ne peut éviter de tragiques erreurs». Pour le conférencier, il s'agit aujourd'hui de «placer sur le terrain des droits de l'homme, les arguments abolitionnistes de la peine capitale ont acquis une très grande force de conviction». Par ailleurs, M.Ali Yahia a exigé la libération de Larbi Tahar, membre de la Laddh et président du bureau de la ligue d'El Abiodh Sid Cheihk, de même qu'il a appelé à la solidarité des organisations nationales et internationales des droits de l'homme avec le combat que mène le Dr Salah Sidhoum. Larbi Tahar a été mis sous mandat de dépôt le 5 octobre dernier. Il a été accusé d'attroupements armés et de désobéissance civile pour avoir soutenu les syndicalistes du Snapap. Le Dr.Salah Sidhoum est incarcéré à Serkadji. Il s'est vu refuser le statut de détenu politique alors qu'il s'est rendu volontairement aux autorités judiciaires.