Le ministère de l'Intérieur n'a pas consommé toute la durée légale pour répondre aux nouveaux postulants. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales vient d'agréer huit nouveaux partis politiques. «Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Daho Ould Kablia, a réuni dimanche les services concernés du ministère pour l'examen des dispositions prises concernant les dossiers de demande d'agrément des partis politiques, ayant tenu leurs congrès constitutifs, déposés au niveau du ministère», souligne un communiqué du département de l'intérieur. Le communiqué précise que «huit (8) dossiers de partis politiques remplissant les conditions légales sont agréés». Les nouveaux partis agréés sont le Parti de la liberté et de la justice (PLJ, de Mohand Saïd), du Front national pour la justice sociale (Fnjs, de Khaled Bounedjema), du Front El Moustakbal d'Abdelaziz Belaïd), du Front de l'Algérie nouvelle (FAN, de Ahmed Benabdeslam), du parti El Adala d'Abdellah Djaballah), du parti El Karama de Mohamed Benhamou, du Front national pour les libertés (FNL, de Mohamed Zerrouki) et du Mouvement populaire algérien (MPA, de Amara Benyounès). Le pouvoir lâche enfin du lest après 13 ans de fermeture politique au point que les partis de la défunte Alliance présidentielle ont pollué l'atmosphère politique. Il a satisfait la demande des nouveaux partis dans la perspective de compter dans la future APN. Certains de ces nouveaux partis ont, il y a quelques jours, exprimé leurs craintes que l'agrément ne soit accordé que quelques jours avant les élections législatives de 10 mai prochain. Estimant que le temps qui les sépare de ces échéances est insuffisant pour s'y préparer, ils ont demandé au département de l'Intérieur d'accélérer la cadence du traitement des dossiers. Ainsi, Amara Benyounès qui attend depuis 2003 et Mohamed Saïd depuis 2009, ont reçu finalement le sésame qui leur permet d'intégrer la scène politique. Ils sont certainement heureux. Nos tentatives de les joindre pour avoir leurs réactions sont restées vaines. Djamel Benabdeslam, président du FAN, s'est félicité de l'agrément de son parti. Sans crier gare, il déclare: «Avec cet agrément, on va rentrer en toute légalité dans la scène politique nationale et participer aux prochaines élections», a-t-il annoncé au téléphone. Pour lui, l'agrément de ces nouveaux partis est un «nouveau pas dans le processus de réformes pour parvenir à l'instauration d'une démocratie réelle où tous les citoyens auront droit à la parole et à l'activité politique». Mais en attendant que cela soit vérifié sur le terrain, des questions se posent. Ces nouveaux partis apporteront-ils un nouveau souffle à la vie politique, jusqu'alors sclérosée, verrouillée, polluée et arnaquée? La cartographie politique changera-t-elle avec ces nouveaux partis? Pour le moment, ces questions importent peu face à l'image ou à l'illusion d'un changement de façade que le pouvoir veut offrir à ses homologues étrangers. A souligner enfin que le ministère de l'Intérieur a informé que l'examen des autres dossiers de constitution et d'agrément de partis politiques «est toujours en cours, et dont les résultats seront communiqués ultérieurement».