Depuis quelques mois en France, des Français, des anciens pieds-noirs progressistes, des Français amis de l'Algérie et des associations algéro-françaises se préparent pour la commémoration du cinquantenaire de l'Indépendance de notre pays. Le mouvement associatif est sérieusement engagé dans ces préparatifs. Chaque association l'avait déjà programmée depuis l'an dernier. Parmi elles, il faut citer la 4 ACG (Association des anciens appelés de la Guerre d'Algérie contre la guerre et leurs amis,) l'Anpnpa (Association des anciens pieds-noirs progressistes), association anti-colonialiste, les ligues locales des droits de l'homme, etc... Leurs militants sont à pied d'oeuvre pour que chacun apporte une touche particulière à ce grand événement. Et c'est ainsi que depuis leur dernière assemblée générale, ces préparatifs figurent comme une activité prioritaire. En effet, à la 4 ACG, lors de son assemblée générale en mars dernier et à laquelle j'étais convié, il était question, en plus de son ordre du jour ordinaire, des préparatifs du cinquantième anniversaire de l'Indépendance de notre pays, de la situation des projets financés par sa trésorerie en Algérie, comme à Tazla (Béjaïa), Boumerdès, Ghardaia, Tigzirt, etc.., ainsi que ceux en voie de réalisation en Palestine. Il faut signaler que les membres de la 4 ACG versent leurs pensions militaires, du fait de la Guerre d'Algérie, à leur trésorerie pour financer de petits projets à caractère social, culturel et quelquefois économique. Il est question aussi d'un voyage en Algérie de près d'une centaine de ses membres ou leurs amis, dans le but surtout de se rapprocher et de resserrer les liens avec l'Algérie qu'ils ont au coeur. L'Anpnpa a tenu dernièrement son assemblée générale à Marseille, à laquelle je fus également convié. J'étais agréablement surpris de constater que tous les membres ont l'Algérie au coeur, qu'ils la défendent tout autant que nous contre ses ennemis, notamment les nostalgiques de l'OAS, les élus du Front national et contre certains courants nostalgiques de l'Algérie française qui tentent d'ériger des stèles à la mémoire des criminels de l'OAS ou d'anciens tortionnaires. Justement, les adhérents de la 4 ACG et de l'Anpnpa, avec les membres de leurs bureaux, font preuve avec d'autres associations, de clairvoyance et de courage pour lutter contre ces stèles et obtenir leur annulation ou leur destruction. Et c'est ainsi qu'ils s'exposent à des dangers en affrontant d'anciens légionnaires, ou des fascistes qui constituent les extrémistes. Et souvent ils obtiennent gain de cause grâce à leur volonté et à leur persévérance. Leur action concerne aussi la reconnaissance du 19 mars 1962 comme étant une date commémorative de la fin de cette terrible guerre qui a fait des milliers de victimes, tant du côté algérien que du côté français. D'ailleurs, dans plusieurs villes françaises, il nous arrive de voir des rues ou des places baptisées: «19 Mars 1962 marquant la fin de la Guerre d'Algérie». C'est notamment le cas à Grenoble grâce à certains élus engagés et à la 4 AF (Association franco-algérienne). Une pétition circule pour l'annulation d'une stèle en hommage au colonel Argould, dont nous connaissons tous le passé noir lors de la guerre de Libération et principalement les massacres de Melouza dont il était l'auteur avec son régiment en mai 1957. Ce village comporte une stèle de 182 martyrs dont 42 tombés au champ d'honneur les armes à la main. Une autre pétition circule aussi pour refuser le transfert des restes du général Bigeard aux Invalides, en apportant la lumière sur son passé peu glorieux lors de la guerre de Libération. Un programme riche entamé depuis le début de ce mois par des conférences qui concernent: -Erection de stèles en hommage aux victimes de l'OAS. -Colloque sur les droits de l'homme à Nice. -Images et représentations sur la Guerre d'Algérie à Paris. -Débats autour du livre «Ni valise ni cercueil» de Pierre Daum, de celui de Christine Peyret avec pour titre «Traverser sans la voir» -Colloque historique franco-algérien à Nîmes les 10 et 11 mars 2012. -Communiqué dénonçant les tentatives de réhabilitations des criminels de guerre du 7 décembre 2011. -Assemblée générale de la 4 ACG (Anciens appelés contre la guerre) qui se tiendra le 16 mars à la Rochelle pour arrêter entre autres, le programme des préparatifs du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie. -Diverses conférences publiques et dans les lycées, dans la région lyonnaise et Marseille sur la guerre de Libération, auxquelles je suis convié en tant qu'ancien de l'ALN pour les 18, 23 et 24 mars 2012. -Projection du film Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier et présentation avec débats autour de mon livre «Avoir 20 ans dans les maquis». De nombreuses rencontres et colloques sont également prévus et feront l'objet d'information par voie de presse. De telles associations activent d'une façon continue afin de défendre l'image d'une Algérie souveraine qu'ils ont au coeur et de s'opposer par des moyens pacifiques à ceux qui sont hostiles au rapprochement entre les peuples algérien et français.