Un haut conseil de transition de la ville libyenne de Brega (est), déclarée autonome mardi, se réunira dans les deux prochains jours pour arrêter son programme politique et économique, a indiqué son président cheikh Ahmed Zoubair Al-Snoussi. Dans des déclarations à la presse, M. Al-Snoussi a affirmé que «le Haut conseil de Brega tiendra une réunion dans les deux jours prochains dans la ville d'Al-Baidha (dans l'est du pays) ». «La réunion sera consacrée à l'élaboration d'un plan de travail et d'un programme concernant notamment les prérogatives et le budget annuel du Conseil ainsi que la possibilité d'adopter l'ancienne constitution de 1951 après certains amendements », a ajouté Al-Snoussi, un cousin de l'ancien roi Idrisse Al-Snoussi. Membre fondateur du Conseil national de transition (CNT) qui dirige la Libye depuis la chute du régime de Maâmmar El-Gueddafi, Al-Snoussi a affirmé qu'au cours de la réunion de son conseil, « un nombre de décisions seront prises afin assurer un bonne gestion des affaires de la province de Brega ». Mardi, les chefs tribaux et politiques de l'Est libyen ont déclaré l'autonomie de la région de Brega lors d'une cérémonie organisée dans la ville de Benghazi, dans l'est libyen. «La région fait le choix du système fédéral », ont-ils affirmé dans un communiqué conjoint, qui fait également état de l'élection de Ahmed Zoubaïr à la tête de l'entité baptisée Cyrénaïque, qui s'étend de la frontière égyptienne à Syrte. Des milliers de personnes ont assisté à cette cérémonie au cours de laquelle a également été nommé un Conseil sous la direction de Zoubaïr Al-Sénoussi et chargé de gérer les affaires de cette région. Ce Conseil reconnaît toutefois le Conseil national de transition (CNT, au pouvoir) qu'il qualifie de « symbole de l'unité du pays et représentant légitime (de la Libye) aux sommets internationaux ». L'annonce de l'autonomie de la région de Bréga intervient alors que le CNT peine, depuis la chute de l'ancien régime en octobre dernier, à exercer son autorité à travers le pays. Il reste confronté à de multiples défis, notamment celui de la récupération des quantités d'armes disséminées à travers le pays, et celui du désarmement des ex-rebelles et de leur intégration dans les forces de sécurité. Le pays connaît également des violences sporadiques entre milices ou entre tribus rivales. Le chef du CNT, Moustapha Abdeldjalil, a accusé « des pays arabes » qu'il n'a pas identifié de « semer l'anarchie et de diviser » le pays. Al-Snoussi a signalé, en outre, qu'un communiqué final sera publié à l'issue de la réunion du Conseil transitoire de Brega. « Le communiqué comportera des points détaillés sur l'administration de la province », a-t-il dit, ajoutant que « le nombre des membres du Conseil peut atteindre 250 personnes » qui vont représenter toutes les régions de Brega « sans exception ». « La gestion de la province est en général indépendante de la politique de l'Etat car notre vision sur le système fédéral n'est que de point de vue administratif », a expliqué cheikh Ahmed Zoubair Al-Snoussi.