Pékin, très critiqué pour son soutien au régime de Damas, a annoncé vendredi l'envoi en Arabie saoudite, en Egypte et en France d'un nouvel émissaire chargé d'expliquer la position chinoise sur la Syrie. Zhang Ming, un haut diplomate, se rendra lors de son voyage de sept jours en Arabie saoudite et en Egypte, puis du 14 au 16 mars en France, a précisé Liu Weimin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Blâmée par divers pays pour avoir bloqué une résolution à l'ONU condamnant la répression sanglante du soulèvement populaire contre le régime de Bachar al-Assad, la Chine ne ménage pas ses efforts pour défendre sa position. La Chine a dépêché plusieurs émissaires ces dernières semaines en Syrie et dans d'autres pays arabes. Elle a rédigé une proposition en six points appelant à un cessez-le-feu immédiat en Syrie, des négociations entre les parties au conflit mais rejetant toute intervention étrangère. Pékin s'est aussi dit prêt à soutenir l'envoi d'une aide humanitaire, sous l'égide des Nations unies ou d'un organisme «impartial », à condition que la souveraineté syrienne soit préservée. Vendredi, M. Liu a assuré que Pékin «soutenait le rôle constructif » de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, qui doit arriver samedi à Damas. La Chine, qui ne voulait pas voir les pays occidentaux exercer une trop grande influence en Libye, a très mal vécu l'intervention armée internationale qui a permis de précipiter en 2011 la chute du colonel Kadhafi. Redoutant un scénario à la libyenne, Pékin martèle aujourd'hui son opposition à une «ingérence » étrangère en Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les violences ont fait quelque 8.500 morts, en majorité des civils, depuis le début de la révolte.