Le mouvement a été massivement suivi. Plusieurs lycées, à travers trente-cinq wilayas du pays, structurés dans le cadre du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), ont répondu favorablement à l'appel de grève décrété par ledit syndicat, et ce, pour une durée de quatre jours depuis hier. D'autres wilayas, à en croire les propos du SG, M.Mériane, ont rejoint le mouvement pour la première fois, en l'occurrence El Oued, Oum El Bouaghi ainsi que Tebessa. «Le mouvement a été massivement suivi si on se réfère au taux de suivi de la première journée qui dépasse les 90%», nous dira M.Mériane, SG du Cnapest. Plusieurs lycées ont été complètement paralysés à Tipaza, Bouira, Sétif et Constantine. «Le taux a atteint les 100 % dans ces localités», se réjouit le SG. Quant au taux de suivi à Alger, notre interlocuteur, à l'heure où nous mettons sous presse, n'avait toujours pas le résultat définitif. «Ce que nous savons, c'est que les lycées de Chéraga et Ben Aknoun sont totalement à l'arrêt», explique le SG tout en signalant que les enseignants du lycée Amara-Rachid ont décrété une grève illimitée à cause de la décision de suspension dont avait fait l'objet un de leurs collègues. Toutes ces formes d'intimidation, se contente de dire M.Mériane, ne font que monter d'un cran notre haine et consolider notre détermination à faire aboutir nos revendications. Le Cnapest craint le pire, en l'occurrence une année blanche qui aura inéluctablement des incidences sur tous les paliers de l'éducation. Afin d'éviter cette situation chaotique, le secrétaire général appelle la tutelle à l'ouverture du dialogue. «Si vraiment le ministre est conscient du danger que peut présenter cette situation, il devra impérativement dialoguer avec les contestataires et trouver un consensus le plus tôt possible.» La sonnette d'alarme est, donc, tirée. Pour sa part, la Fnte, désignée par la tutelle comme étant le seul syndicat légal de l'éducation, n'a pas manqué d'afficher son inquiétude quant à la situation qui prévaut actuellement dans les lycées. «Une grève réussie est celle qui ramène des résultats sinon à quoi bon en observer», nous dira un membre de la Fnte. Selon notre interlocuteur, ces syndicats sont en train de banaliser cette action tout en indiquant que «les revendications salariales de ces syndicats sont justes et légales». Faut-il encore trouver le meilleur mode de contestation pour les faire aboutir.