Le président de AHD54, Ali Fewzi Rebaïne, n'est pas satisfait du travail de l'Organisation nationale des mou-djahidine (ONM) qui a tenu son congrès ces 17 et 18 mars. Bien plus, il est mécontent. Lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège de sa formation à Alger, il est tombé à bras raccourcis sur cette organisation. «Qu'a donné l'Organisation nationale des moudjahidine à ce pays? La famille révolutionnaire est-elle liée uniquement à la richesse?» s'est demandé le conférencier, accusant l'ONM et d'autres organisations d'être des «comités de soutien» du pouvoir. A l'occasion de son congrès, l'ONM a honoré des mou-djahidine que le président de AHD54 dit ne pas connaître. «Pourquoi ne pas honorer Krim Belkacem, Abane Ramdane, Mohamed Khider, Benbou-laïd...?» s'est-il encore emporté, défiant cette organisation de parler des harkis qui sont à l'intérieur du pouvoir et dans les institutions. Dans son réquisitoire, le conférencier a rappelé que le défunt Mohamed Boudiaf a baptisé un grand boulevard d'Alger au nom de Krim Belkacem et que l'actuel chef de l'Etat a donné le nom de Messali Hadj à l'aéroport de Tlemcen. M.Rebaïne ne s'arrête pas là. Tout en invitant l'ONM à faire son bilan, il se pose la question: «Que va laisser cette organisation aux générations futures?» Toutefois, le conférencier ne va pas jusqu'à demander la dissolution de l'ONM. «Ça ne sert à rien de dissoudre pour dissoudre. Qu'elle fasse déjà son bilan. On veut que le gouvernement défende les moudjahidine comme Sarkozy défend les harkis», a-t-il proposé. Dans le même contexte, l'ex-candidat à la présidentielle de 2009 a appelé à ne pas confondre la politique et l'histoire dans l'écriture de cette dernière. Sur un autre plan, le président de AHD54 a indiqué que le pouvoir n'a pas la volonté d'organiser des élections transparentes lors des législatives du 10 mai prochain. Il a dénoncé le deux poids, deux mesures dans le traitement des deux commissions de surveillance et de supervision des élections. M.Rebaïne trouve anormal que la commission composée de magistrats dispose de tous les moyens tandis que la commission politique soit réduite à sa plus juste expression. Le conférencier, qui a remis en cause l'indépendance des juges, a demandé des détails sur les indemnités des membres de la commission de supervision des élections. L'orateur a dénoncé, en outre, le business des listes électorales, plaidant pour la transparence dans le financement de la campagne électorale des candidats. Concernant les observateurs internationaux, le premier responsable du parti AHD54 a déploré le manque de transparence dans la gestion de ce dossier par le pouvoir. «Le gouvernement ne donne aucune information sur l'accord conclu avec ces observateurs et on attend qu'ils viennent pour nous en donner», a-t-il souligné, en prévoyant un taux faible de participation aux prochaines législatives. Pour sa campagne électorale, AHD54 a choisi le slogan «50 ans Barakat».