Aucun des harkis qui avaient collaboré avec l'armée coloniale durant la guerre de libération nationale n'a été exécuté au lendemain de l'indépendance, a assuré dimanche à Alger le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou. "Les prétentions des autorités françaises selon lesquelles il y aurait eu en Algérie l'exécution de harkis au lendemain de l'indépendance n'ont aucun fondement", a déclaré M. Abadou à la presse en marge des travaux du 11e congrès de l'ONM. M. Abadou a ajouté que c'était plutôt la France qui s'était donnée à cette pratique à travers "l'exécution de tous les français qui avaient collaboré avec l'Allemagne nazie" durant la deuxième guerre mondiale (1939-1945). Le secrétaire général de l'ONM s'est également exprimé sur les responsables français qui avaient soutenu que, durant la période de colonisation française en Algérie, il y avait eu de "la violence de part et d'autre". "Un esprit sain ne peut pas mettre sur le même pied d'égalité celui qui défend sa terre, sa dignité et sa valeur et celui qui était venu de loin à des fins de colonisation, de massacre des populations et de la spoliation des richesses du pays", a-t-il soutenu. Par ailleurs, M. Abadou a refusé de dire s'il serait ou non candidat à sa propre succession à la tête de l'ONM pour un nouveau mandat de cinq ans, mais il a tenu à signaler que son état de santé se "détériorait" et l'exercice de la responsabilité était devenu "difficile" et les difficultés quotidiennes de la "famille révolutionnaire" allaient en grossissant. Sur le plan organique, M. Abadou a indiqué que le conseil national de l'ONM serait élargi à de nouveaux sièges, dont le nombre serait déterminé par le congrès, du fait de "la hausse" du nombre d'adhérents estimés, selon lui, à plus de 130.000 moudjahid. Ce chiffre ne représente pas le nombre total des moudjahidine encore en vie sur tout le territoire national parce qu'"il y a des moudjahidine qui ne sont pas adhérents à l'ONM", a-t-il précisé. S'agissant des élections législatives du 10 mai prochain, M. Abadou a appelé les Algériens à une "participation massive" au vote pour la "réussite" de ce scrutin, assurant que l'ONM prône la "neutralité" à l'égard de ces élections, ne privilégiant aucun parti politique en compétition ni aucune liste de candidatures. Toutefois, il a fait part de son "refus" de voir sur les listes de candidatures des personnes ne remplissant pas les conditions requises d'intégrité et de probité, invitant les gens "instruits" à se porter candidats aux législatives pour pouvoir, une fois élus, légiférer dans tous les domaines d'activité.