La question des bulletins de vote, le droit de la femme de se porter candidate aux législatives et la nécessité d'une participation massive des citoyens à ces élections ont été les principaux thèmes abordés par des partis politiques lors de meetings animés vendredi à Alger. Le président du parti islamiste, le Front du changement (FC), M. Abdelmadjid Menasra, a ainsi appelé le ministère de l'Intérieur à adopter un bulletin de vote unique pour tous les partis en lice pour les prochaines législatives. Intervenant à l'ouverture de la rencontre nationale des instances électorales de son parti, M. Menasra a jugé que cette option est à même de garantir la régularité et la transparence du scrutin. Plus explicite, le président du FC a estimé que l'adoption d'un bulletin de vote unique dans lequel figurent le nom, le numéro du parti et la photo de son premier responsable permettra de « parer à toute velléité de fraude ». Cette option, si le ministère de l'Intérieur venait à l'approuver, constituera également, selon M. Menasra «un gage de régularité et suscitera la confiance des partis et du peuple ». Il a, par ailleurs, rappelé que les deux tiers des membres de la commission nationale de surveillance des élections ont approuvé l'adoption du bulletin unique comportant tous les candidats des partis au lieu de plusieurs listes, précisant que cette décision a été soumise à l'autorité concernée pour trancher. Il a estimé que le bulletin unique devrait notamment « faciliter l'opération de vote pour les personnes âgées et les personnes analphabètes », et que la multiplicité des bulletins de vote risque de « favoriser l'achat des voix ». Concernant la surveillance de l'opération électorale, le même responsable a annoncé la tenue dans les prochains jours « de rencontres entre des partis afin d'arrêter une feuille de route devant garantir la régularité des élections ». Pour sa part, le président du parti islamiste, le Front de la justice et du développement (FJD) M. Abdallah Djaballah, a estimé que le droit de vote est l'un des principaux droits politiques aussi bien pour les hommes que les femmes. S'exprimant lors d'une conférence nationale sur « la femme et les élections », M. Djaballah a indiqué que le nombre de femmes candidates de son parti a atteint le taux fixé par la loi organique sur l'élargissement de la représentation de la femme dans les assemblées élues. Le président du FJD a, par ailleurs, affirmé que le « printemps algérien » s'opérera le 10 mai prochain à travers une participation massive du peuple algérien aux élections législatives. Cette participation massive établira, a-t-il souligné, « des mutations vers une démocratie saine et véritable de façon a réaliser pacifiquement le printemps algérien », qualifiant les garanties sur la régularité du scrutin de «suffisantes » à condition que « les partis s'attellent à la mobilisation et à la surveillance des urnes ». M. Djaballah a, dans ce contexte, appelé les partis à la coordination en matière de surveillance des urnes et à l'alliance durant l'étape post-électorale selon les résultats du dépouillement, faisant part de l'intention du FJD, s'il venait à remporter les élections, de former un « gouvernement de coalition avec les autres partis qui réaliseront de bons scores ». Par ailleurs, le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), M. Belkacem Sahli, a animé une conférence de presse pour faire savoir que son parti attend toujours l'approbation par le ministère de l'Intérieur des conclusions de son congrès extraordinaire tenu le 1er mars. Il a expliqué que depuis le dépôt du dossier renfermant les conclusions du congrès auprès du ministère de l'Intérieur, le parti n'a reçu aucune réponse en dépit des nombreuses correspondances qu'il a adressées. Selon le secrétaire général de l'ANR, le ministère de l'Intérieur aurait motivé sa position par « le dépôt d'une requête au niveau du Conseil d'Etat par une minorité des membres du conseil national du parti demandant l'annulation des conclusions du dernier congrès ». M. Sahli a, à cette occasion, appelé le ministère de l'Intérieur à approuver les conclusions du congrès extraordinaire afin que les dossiers de candidature du parti aux législatives soient déposés à temps.