Le Front de la justice et du développement (FJD) présidé par Abdellah Djabellah a confirmé hier sa participation aux prochaines élections législatives et la préparation de sa formation à cet événement. «Nous sommes optimistes quant aux résultats du prochain scrutin qui sera sûrement en notre faveur si les votes ne sont pas truqués», a déclaré hier le président du FJD lors d'une conférence de presse animée au niveau de son siège. Après le congrès constitutif du parti tenu le 10 février dernier, le FJD qui compte plus de 7000 militants voit en ce nouveau scrutin une nouvelle opportunité de réussite, pour rompre avec «la malédiction» dont il a fait l'objet en 2007. Ayant finalisé les structures composant le parti, la formation de Djaballah compte passer à l'étape supérieure, à savoir les préparatifs du scrutin. A ce propos, il précisera : «955 militants se sont portés candidats au conseil, 190 ont été élus et se sont déjà mis à l'œuvre», en prévision du scrutin qui va intervenir très vite. Le ministère de l'intérieur, estime-t-il, ne leur a laissé que peu de temps pour les préparatifs, ce qui pourrait jouer en défaveur des candidats». Le FJD mise toutes ses chances sur son ancienneté et son expérience dans la politique et aborde ces législatives sereinement. «Notre parti est peut-être récent de dénomination, mais ses militants sont issus d'anciennes formations et nous n'aurons aucune difficulté pour passer s'il n'y a pas de fraude». Pour ce qui est de la faible participation crainte par le gouvernement, Djaballah estime que c'est légitime que le peuple émette des doutes quant à la crédibilité de ces prochaines législatives. «Le peuple a été leurré à plusieurs reprises, sa voix n'a jamais été respectée et ne voit pas l'utilité de voter à nouveau», fait remarquer le conférencier. Il lança un appel en direction du gouvernement, pour faire preuve de plus de certitude pour convaincre le peuple d'aller massivement aux urnes. «L'Etat doit s'assurer que les législatives soient transparentes et se déroulent dans les normes internationales, autrement, le taux d'abstention n'aura pas pareil égal», déclare Djaballah. Surveillance des élections Pour ce qui est de l'assainissement du fichier électoral, le conférencier relèvera beaucoup de lacunes. «Il n'est pas normal que le taux de participation soit de 60% alors que la norme internationale est de 40%», et d'ajouter : «L'Algérie compte uniquement 35 millions d'habitants et il est aberrant que plus de la moitié, à savoir 21 millions, soient inscrits sur les listes électorales.» Il saluera par la même occasion l'initiative prise par le gouvernement de faire surveiller le déroulement du processus électoral par des observateurs, mais ne comprend pas que ces derniers soient issus de l'administration algérienne. «L'initiative est louable, cependant, la délégation chargée de la surveillance doit être formée de magistrats, de membres de l'état civil et de citoyens, pas uniquement de membres de l'administration», propose le président du FJD. Il a appelé aussi à une coordination interpartisane pour surveiller les élections car uniquement cinq observateurs issus des partis sont autorisés au niveau de chaque bureau de vote. S'agissant du mode d'organisation du pouvoir exécutif au sein du parti, le président dit avoir essayé différentes formes de gouvernance et que c'est uniquement avec le bicéphalisme qu'il a obtenu de bons résultats. Quant à la création d'une alliance islamique avec les autres partis de la même mouvance, Djaballah n'a pas été contre l'initiative. «Du moment qu'il y a un objectif commun et qui est en faveur de l'Algérie, l'association avec d'autres partis serait une bonne chose», dira-t-il. Enfin, le conférencier donnera des ébauches de son programme. Le point focal de son projet concerne la lutte contre la corruption et le trafic ainsi que la relance du développement économique et durable. Il compte également renforcer le système judiciaire et raffermir davantage les droits de l'homme en ouvrant le système de santé, d'éducation à tous et en donnant un logement aux nécessiteux.