Les implications du coup d'Etat militaire au Mali, contre le président Amadou Toumani Touré, font peser de plus en plus de menaces sur la sécurité dans la région du Sahel et les pays voisins, ont estimé dimanche des analystes algériens. L'escalade des activités terroristes dans le nord du Mali compte parmi les menaces majeures qui pèsent sur la sécurité nationale des pays de la région et constitue une motivation pour l'intervention étrangère », a souligné à ce propos Benamer Bendjana, expert dans les affaires sécuritaires lors d'une conférence organisée par le Centre des études stratégiques et sécuritaires sous le thème «Le coup d'Etat au Mali et ses retombées sur la sécurité dans la région ». Pour M. Bendjana, l'instabilité dans la région du Sahel est le résultat de «la précarité des systèmes administratifs et des tentatives de sédentarisation, par la force, des nomades en l'absence d'alternatives socio-économiques. Il a par ailleurs estimé que la crise libyenne et ses implications, notamment la prolifération d'armes et le retour au Mali de plusieurs combattants expérimentés « font de la région un espace difficile à maîtriser et plus ouvert à la criminalité ». Pour le même conférencier, la «fragilité du pouvoir » au Mali et le manquement à ses engagements a favorisé la réapparition de la crise dans une conjoncture géopolitique critique et périlleuse pour toute la région ». M. Bendjana n'a pas écarté d'éventuels liens entre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et les nouveaux groupes rebelles du Mali qui prônent l'application de la loi islamique (charia) et qui sont « des ramifications des groupes salafistes djihadistes libyens ». De son côté, le président du centre des études et des recherches stratégiques et sécuritaires, M. Mohand Berkouk a indiqué que le coup d'Etat au Mali « a donné lieu à une crise susceptible de compliquer davantage la situation dans la région ». « L'escalade du terrorisme, notamment dans la région de Wagadou frontalière avec la Mauritanie », a destabilisé le Mali qui est depuis un moment déjà un espace « de prolifération du crime et une zone de transit pour le trafic de drogues dures » a souligné M. Berkouk rappelant que « la montée du radicalisme dans ce pays a donné naissance au mouvement armé des partisans de l'Islam qui agit au nom des Touaregs ».