Après le Mali, c'est au tour de la Mauritanie d'être désignée à la tête du Commandement du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc) chargé de la coordination de la lutte contre le terrorisme et l'insécurité dans la région du Sahel. La désignation de la Mauritanie a eu lieu lors de la réunion des chefs d'état-major des quatre pays de la région du Sahel que sont l'Algérie, le Niger, le Mali et la Mauritanie. Entamés lundi dernier à Bamako (Mali), les travaux de cette réunion ont été axés sur l'examen des voies et moyens en vue d'une coordination plus approfondie à même de faire face aux implications du conflit libyen et ses retombées sécuritaires sur la région du Sahel. Le défi de l'heure pour les pays du Sahel est de pouvoir contrôler la prolifération des armes en provenance de Libye et d'empêcher les terroristes de la nébuleuse Aqmi de s'en emparer. L'enjeu est d'autant plus important que la maîtrise de ce flux d'armes contribue inévitablement à mieux sécuriser la région du Sahel qui est, de l'avis de nombreux responsables politiques, la condition sine qua non à même d'assurer le développement de cette région et lutter contre la pauvreté. Gaïd Salah plaide pour une coopération étroite C'est d'ailleurs sur cet aspect que Gaïd Salah, général de corps de l'Armée algérienne, a mis l'accent au cours de son intervention lundi dernier à Bamako en soulignant la «nécessité d'une coopération plus étroite» au sein du Cemoc appelé à redoubler d'efforts en termes de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Dans un communiqué rendu public par le ministère de la Défense nationale, le haut gradé de l'ANP a aussi exprimé «sa ferme certitude» quant à la capacité des pays du Sahel de répondre convenablement aux multiples défis imposés par la conjoncture et d'assumer pleinement leurs engagements, au niveau régional et international, en mobilisant les forces et les moyens nécessaires pour faire face à la menace terroriste. Tout en rappelant la souveraineté des pays du Sahel dans la mise en place des mécanismes nécessaires pour assurer leur propre sécurité, M. Gaïd salah s'est dit également satisfait que la position ferme pour prendre en charge les problèmes sécuritaires de la région, «loin de toute forme d'ingérence, quels que soient ses raisons et ses prétextes». Une position qui a fini, a-t-il dit, par «convaincre la communauté internationale». Cette dernière est persuadée qu'il appartient aux «seuls pays du champ de répondre aux exigences de la lutte contre le terrorisme dans une vision commune», a indiqué le général du corps d'armée en rappelant les conclusions de la conférence tenue début septembre dernier à Alger et qui avait regroupé les représentants des pays du Sahel et leurs partenaires extrarégionaux. A noter que la réunion de Bamako du Cemoc intervient après celle de Nouakchott entre les chefs d'état-major des armées du Groupe 5+5, composée des représentants des pays du Maghreb et de l'Union européenne (UE) traitant des défis sécuritaires auxquels est confrontée la région du Sahel et des conséquences de la crise libyenne.