La vente aux enchères controversée d'instruments de torture prévue mardi à Paris, est suspendue «dans un esprit d'apaisement », a annoncé vendredi la maison d'enchères Cornette de Saint Cyr. « Devant l'émotion suscitée par cette vente, nous avons décidé de la suspendre afin que toutes les parties concernées puissent examiner dans le calme le contenu réel de cette collection », a déclaré le commissaire-priseur Bertrand Cornette de Saint Cyr. Cette vente d'objets de torture rassemblés par l'ex-bourreau français Fernand Meyssonnier a soulevé l'indignation d'associations de défense des droits de l'homme. Mais elle est légale, selon le Conseil des ventes. Fernand Meyssonnier a procédé à 198 exécutions judiciaires en Algérie entre 1957 et 1962. La vente est réalisée à la demande de la famille du bourreau décédé en 2008 à l'âge de 77 ans. Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand avait annoncé vendredi qu'il souhaitait «très fermement » l'annulation de cette vente « Peines et Châtiments d'autrefois », qui rassemble 350 objets et documents sur la torture (corde de pendaison, écrase-main, « poire d'angoisse »). «La collection concernée relève par sa nature plus de la morbidité et de la barbarie que de la culture, et soulève par sa provenance de douloureux questionnements historiques », a estimé le ministre dans un communiqué. «Après avoir consulté l'avis du Conseil de Ventes Volontaires et informé l'étude concernée de sa vive désapprobation, le ministre souhaite très fermement l'annulation de cette vente », a indiqué le communiqué. Plusieurs associations de défense des droits de l'homme avaient dénoncé mercredi cette vente aux enchères, critiquant une initiative « très choquante et contraire à toute morale ».