Les Etats-Unis vont apporter 1,25 million de dollars pour financer un « Centre d'informations pour la justice en Syrie » chargé de recenser les violations des droits de l'homme et jouer un rôle « dissuasif », a indiqué lundi le département d'Etat américain. La mise en place de cet organisme a été évoquée dimanche par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton lors de la conférence des « Amis du peuple syrien » à Istanbul. « Reconnaissant que les auteurs des violations des droits de l'homme en Syrie devraient être traduits en justice, les Etats-Unis vont travailler avec leurs partenaires internationaux pour mettre en place un Centre d'informations pour la justice en Syrie », a indiqué le département d'Etat dans un communiqué. Cet organisme, qui comprendra des représentants du peuple syrien, d'organisations régionales et de pays participants, permettra d'améliorer la collecte et l'analyse d'informations relatives aux violations des droits de l'homme, tout en offrant une protection aux personnes qui en auront été témoins, a précisé la diplomatie américaine. Ce centre d'informations permettra en outre de constituer des dossiers judiciaires « clef en main » susceptibles d'être utilisés rapidement le cas échéant pour poursuivre en justice les criminels, a-t-on ajouté de même source. Dimanche en Turquie, Mme Clinton a assuré que les Etats-Unis étaient déterminés à entraîner les Syriens à « rassembler les informations sur les atrocités (commises en Syrie), en identifier les auteurs, et protéger les preuves pour les enquêtes et poursuites futures ». Ces formations bénéficieront notamment aux avocats ou aux membres d'ONG syriens, a précisé le département d'Etat. Le Centre d'informations pour la justice en Syrie aura vocation à recenser les crimes commis par le régime du président Bachar al-Assad, mais également par les membres de l'opposition, a souligné la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland. « Ce centre est conçu pour recevoir des informations sur tous types d'atrocités, quel que soit le groupe qui les a commises », a-t-elle expliqué devant la presse. « Nous essayons d'envoyer un message », a-t-elle ajouté, afin de « dissuader quiconque en Syrie de commettre des exactions ». « Les personnes qui commettent des crimes doivent savoir que la justice les trouvera, où qu'elles se trouvent ». Les violences en Syrie ont fait en un an plus de 10.000 morts, dont plus de 7.300 civils, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).