Les affrontements ont repris mercredi entre des groupes armés près de Zouara, à l'ouest de Tripoli, théâtre depuis lundi de combats meurtriers ayant fait au moins 18 morts, a rapporté un journaliste. Des tirs sporadiques d'armes lourdes et légères étaient entendus dans cette région, située à une soixantaine de kilomètres des frontières tunisiennes, et des colonnes de fumée se dégageaient des localités de Jamil et Regdaline où s'affrontaient depuis lundi des ex-rebelles libyens et d'autres groupes armés, selon ce journaliste. Aucun bilan de ces hostilités n'a pu être obtenu dans l'immédiat. Jamil et Regdaline sont situées à une centaine de kilomètres à l'ouest de Tripoli, à quelques kilomètres au sud de la ville côtière de Zouara. Les affrontements se déroulent notamment sur deux fronts, au sud-ouest de Zouara où se concentrent la principale force de cette ville et au sud, sur les hauteurs d'une colline surplombant Jamil et Regdaline. Des armes légères, mais aussi des canons anti-aériens installés sur des pick-up, des lance-roquettes et des chars sont utilisés dans les combats qui ont perdu d'intensité mercredi par rapport aux deux jours précédents. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre dernier, la tension est palpable entre Zouara, dont les habitants sont d'origine amazighe, et les villes proches de Jamil et Regdaline, accusées d'avoir soutenu le régime durant la révolution libyenne, de février à octobre 2011. Selon un dernier bilan des autorités, les affrontements ont fait au moins 18 morts lundi et mardi. Le Conseil national de transition (CNT) avait annoncé mardi avoir envoyé des délégations dans la région « pour rétablir le calme et résoudre le Problème », précisant que les hostilités avaient commencé quand des ex-rebelles de Zouara avaient été arrêtés lors de leur passage dans la ville de Jamil. Après une intervention du CNT, ces ex-rebelles ont été libérés et un accord a été trouvé entre les deux parties pour mettre fin au différend. Mais peu après, des ex-rebelles de Zouara ont relancé les hostilités, selon le Conseil. Ces affrontements interviennent après des combats meurtriers entre tribus à Sebha, dans le sud de la Libye, qui ont fait la semaine dernière plus de 147 morts et 395 blessés. Le gouvernement est parvenu vendredi à imposer un cessez-le-feu. Depuis octobre, les nouvelles autorités peinent à contrôler les dizaines de brigades d'ex-rebelles ayant combattu les forces de Kadhafi, qui continuent de faire la loi dans le pays. Des tribus et habitants de plusieurs régions se sont servis dans l'arsenal militaire hérité de Mouammar Kadhafi, et n'hésitent pas à recourir aux armes au moindre conflit d'intérêts.