Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a indiqué dimanche que l'importation de pomme de terre n'allait pas casser les prix de ce produit sur le marché et risque de porter atteinte à toute la filière. Certains opérateurs ont demandé au ministère des autorisations d'importation de pomme de terre pour casser les prix sur le marché, qui ont atteint des niveaux inaccessibles suite aux intempéries qui ont créé un retard dans la récolte. Mais l'étude de ces demandes a révélé que le prix de vente du produit importé reviendra entre 70 et 75 DA/kilogramme. «Ce prix n'est pas compétitif pour casser les prix sur le marché et de surcroît, la pomme de terre importée est d'une qualité moindre du fait qu'elle est stockée depuis six mois », a expliqué le ministre lors d'une conférence de presse, en marge d'une réunion d'évaluation trimestrielle des contrats de performances du renouveau agricole et rural. Les prix du kilogramme de pomme de terre fraîche oscillent depuis mars dernier entre 80 et 100 DA sur le marché national. M. Benaïssa a indiqué, en outre, que l'importation d'un produit disponible allait porter atteinte à toute une filière. «Nous avons construit cette filière pour sécuriser le producteur et non pas pour le casser », a-t-il dit, en appelant tous les intervenants dans le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) à se professionnaliser. « Chacun de ces maillons peut tirer profit en produisant plus et en appliquant des prix accessibles au consommateur », a estimé le ministre, soulignant qu' « il n y a pas de crise de pomme de terre comme le pensent certains ». Selon le ministère, la production de pomme de terre d'arrière saison et de primeur enregistrés à ce jour a atteint 16,42 millions de quintaux (qx) contre 14 millions de qx durant la même période de 2010/11. La mise en place du Syrpalac a permis de relancer la production de pomme de terre qui est passée de 20 millions de qx en 2009 à 38 millions de qx en 2011. Pour 2012, le secteur table sur production similaire à celle de la saison précédente en raison d'une légère baisse du fait des dégâts provoqués sur les plants par les intempéries du mois de février dernier.