Tous les genres se côtoient à l'affiche de ce fantastique panorama cinématographique. La Cinémathèque algérienne entame, dès aujourd'hui, au niveau de la salle de répertoire Ouarsenis, un programme spécial, durant tout un mois, consacré au cinéma russe de la période soviétique et à l'affiche duquel seront diffusés au public 34 films, pour la plupart considérés comme des classiques du cinéma universel. Habitué jusque-là à des films occidentaux dont le thème - généralement abordé - est axé exclusivement sur la violence, le sexe et l'argent, le public de la salle de répertoire Ouarsenis aura ainsi l'occasion de mieux faire connaissance avec les différentes facettes d'un certain cinéma soviétique qui n'a rien à envier à la cinématographie occidentale basée - uniquement - sur la rentabilité et dans lequel sont réunis tous les ingrédients commerciaux appropriés pour allécher et attirer le spectateur vers ce cinéma. Le cinéma soviétique recèle - quant à lui - une autre dimension, la dimension humaine et dans presque tous les titres à l'affiche, c'est le destin et le devenir de l'individu qui sont au centre des préoccupations des cinéastes. A l'affiche de ce fantastique panorama où tous les genres se côtoient : La ballade du soldat et Le quarante et unième de Grigori Tchoukhra et Quand passent les cigognes de M. Kalatozov auquel s'ajoute l'admirable chef-d'oeuvre de Marc Donskoi La mère adaptée du roman du même titre de Maxime Gorki. Comment oublier ces films qui ont marqué notre enfance à la cinémathèque d'Alger lors des projections de 21 heures au cours desquelles nous avons pu vivre des moments heureux et inoubliables avec Le destin d'un homme de Serguei Bondartchouk et la misère noire d'un pauvre fonctionnaire dans Le manteau racontée grâce au génie du cinéaste Balatov qui a su mieux que quiconque restituer à l'écran la merveilleuse nouvelle de Nichola Gogol. L'émotion est à son comble avec ce cinéma d'une autre dimension et dans lequel même la science fiction est présente dans Solaris d'Andrei Tarkovski. Andreil Mikhalkov Kontchalovski dans le Premier maître nous replonge en 1920 en plein petit village Kirghize qui voit arriver un militant révolutionnaire nommée instituteur et ses tentatives pour implanter une école et inculquer le savoir aux enfants. Des images dignes des grands films documentaires. Le mois de Ramadan sera également celui du Communiste de Youli Raizman, Quelques jours de la vie d'Oblomov de Nikita Mikhalkov, La romance des amoureux de Nikita Mikhalkov Kontchalovski, Le ciel de notre enfance de Tolomous Okeev. Ô ! qu'il était beau le cinéma soviétique et la nostalgie de revoir ces titres m'habite comme un démon. Ce petit article ne peut reproduire tous les films (34 titres au total) à l'affiche en un mois à raison d'une séance quotidienne (13 heures). Il est des moments dans la vie que même le temps ne peut effacer et les films soviétiques font partie de cette catégorie de chefs-d'oeuvre universels qui malgré leur âge n'ont pas pris une seule ride. Avis aux amateurs.