Ouyahia, Belkhadem et Touati, une course effrénée à l'approche du jour J Comment convaincre ces populations obligées de fermer les routes et de recourir aux émeutes pour se faire entendre. Les partis politiques activent en cette deuxième semaine de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai. Après un début morose, plusieurs formations font de plus en plus appel à leurs grosses pointures. Ainsi, après le FFS, qui a réuni au stade Oukil-Ramdane de Tizi Ouzou, son premier secrétaire et plusieurs têtes de listes, c'est au tour du FNA de s'appuyer sur son président Moussa Touati. Plusieurs chefs de parti sont également attendus: Ahmed Ouyahia ce mardi et Belkhadem, vendredi prochain alors que le FFS a promis un autre meeting populaire vraisemblablement animé par des personnalités connues dans le parti. Aujourd'hui, mardi, la Maison de la culture Mouloud-Mammeri accueillera le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Le Rassemblement national démocratique compte donc beaucoup sur cette visite pour faire passer sa campagne à la vitesse de croisière. Un meeting populaire pour booster les électeurs de la wilaya. Le FLN, également, ne fait pas exception à cette tendance à faire appel aux grosses cylindrées. L'ex-parti unique organisera en effet un grand meeting dans la même salle ce vendredi. Au siège de ce dernier, l'on annonce la venue de Abdelaziz Belkhadem. En fait, la venue de ces personnalités dans la capitale du Djurdjura renseigne suffisamment sur les difficultés énormes rencontrées par les candidats dans leur tâche de provoquer cet engouement tant attendu. Jusqu'à hier, les populations semblaient encore sur une autre fréquence. C'est donc pour capter cette fréquence que les partis font appel, cette semaine, à leurs chefs respectifs. En effet, les jeunes, essentiellement, demeurent inaccessibles pour les candidats. Si les personnes âgées expriment leur désintérêt en mettant en avant d'autres soucis d'ordre social, il est manifeste que les jeunes refusent catégoriquement les appels du pied des candidats. Les affiches sont systématiquement déchirées à travers les localités. Ces mêmes jeunes, a-t-on appris hier, ont, dans plusieurs localités, chahuté les candidats venus animer des rencontres de proximité. En fait, à la deuxième semaine de la campagne, les candidats et les états-majors des partis sont objectivement contraints de porter l'attention nécessaire non plus à leurs discours mais aux préoccupations des populations. Il est en effet apparent qu'il est difficile pour les plus grands spins doctors de convaincre un citoyen d'aller aux urnes quand l'élu disparaît le jour du vote. Les citoyens font valoir de très nombreux arguments pour bouder les urnes. Comment en effet attirer au vote une personne qui fait le pied de grue devant la mairie pour se faire délivrer un extrait de naissance. Comment convaincre ces populations obligées de fermer les routes et de recourir à des émeutes pour se faire entendre. La liste est longue et c'est cela qui sépare les candidats des électeurs. Encore deux semaines pour jeter des ponts.