Dans ce marché, il y a eu tromperie sur l'origine des produits carnés proposés aux consommateurs. Ce mercredi, une décente des services de la répression des fraudes de la Gendarmerie nationale a procédé à la saisie de camions frigorifiques s'apprêtant à livrer des produits carnés d'origine suspecte aux boucheries de ce marché du centre de la capitale. En effet, aux premières heures discrètes de cette journée précédant le week-end, des transporteurs, dont les véhicules étaient garés au coin de la rue, s'apprêtaient à fourguer leur marchandise aux étals de ce centre commercial, car la viande qu'ils voulaient dispatcher, si elle était rose, elle était loin d'être tendre : c'était celle de l'âne que l'on tentait d'écouler concomitamment avec celle du boeuf! A l'origine de ces faits qui ont semé l'émoi au sein des commerçants et des citoyens venant s'approvisionner à partir de ce centre commercial, les prix. Ces derniers, en raison de leur aberration vu le coût exorbitant de la viande à l'achat, n'ont pas manqué de mettre la puce à l'oreille aux clients d'abord puis aux services de contrôle de la qualité et des prix ensuite, du fait que leur vigilance fut immédiatement éveillée par cette fraude plutôt insolite. Selon les gérants de boucherie au marché Ali-Mellah, les prix dérisoires proposés par les fournisseurs constituent la principale cause qui aurait permis l'infiltration de ce produit dont la vente est strictement interdite par la loi. Les bouchers l'ont proposée à 300 DA le kg, la faisant passer pour celle du boeuf qui vaut entre 550 et 700 DA. Alors que «la viande hachée» atteignait le chiffre extraordinairement bas de 350 DA. Autant d'indices qui ne pouvaient passer inaperçus. Souvent l'origine animale, celle de l'âne en l'occurrence, fut prouvée. Même après cette alerte à la viande suspecte, les bouchers indiquent que le risque demeure permanent, car la distinction de la viande de boeuf de celle de l'onagre est réellement difficile à établir. A bon entendeur...Mais comment une telle duperie a-t-elle pu avoir lieu? Les spécialiste du contrôle incriminent en premier lieu la complicité au niveau des abattoirs. Ces derniers étant le plus souvent sous adjudication. Bien que seule une APC puisse détenir le cahier des charges de tout abattoir, il serait plus que plausible que les responsables de l'abattoir alimentant le marché Ali-Mellah aient déjoué l'inspection des vétérinaires lors de l'abattage. Une complicité qui pourrait s'étendre du plus petit maillon (le gardien) jusqu'au sommet de la responsabilité en charge de l'établissement de tuerie des bêtes, médecins vétérinaires y compris. Autre subterfuge auquel ont recours certains bouchers véreux est celui de l'ablation de l'estampille permettant la détermination de l'origine et de l'état du produit. Comme pour atténuer la panique qui a suivi cet événement, qui intervient presque avec l'occurrence du mois sacré de Ramadan, mois de «piété» et de recueillement, une simple affichette a été placardée sur les murs attenants au marché, et dont la provenance n'est indiquée par aucun cachet ou signature, et qui signale fournisseurs et revendeurs de la viande douteuse. Cette «mystérieuse» affiche pourrait même laisser croire qu'elle émanerait de quelque entité voulant nuire à la notoriété des boucheries du marché objet de la supercherie, s'inquiète-t-on par ailleurs. A croire «qu'il y a anguille sous roche», ne manque-t-on pas de s'interroger. Finalement, comme l'indique une source digne de foi, le respect de la loi serait le moindre souci des spéculateurs qui n'hésitent pas à mettre en péril même la santé du citoyen, surtout à l'approche du Ramadan qui finalement ne fait qu'aiguiser les appétits lucratifs de gens sans scrupules.