Le chef de l'ex-junte, Amadou Haya Sanogo semble refuser de s'effacer Les combats se sont concentrés dans la nuit de lundi à mardi autour du camp militaire de la ville garnison de Kati. Alors que le Nord du Mali est entièrement aux mains des groupes armés et de criminels, entre rebelles touareg et leurs alliés, Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), et Ansar Dine ont mis à profit la confusion régnant à Bamako pour s'emparer de la moitié nord du pays. Cela étant, la situation demeurait hier confuse à Bamako où des combats ont opposé dans la nuit de lundi à jeudi les ex-putschistes à des forces loyales au président sortant Amadou Toumani Touré (dit ATT). Des combats entre les forces loyalistes et les ex-putschistes ont fait au moins 14 morts et 40 blessés, a déclaré le docteur Abdoulaye Nene Coulibaly, directeur de l'hôpital Gabriel Touré à Bamako. Entre les militaires putschistes et les forces loyales à l'ancien président renversé Amadou Toumani Touré, la violence est au rendez-vous depuis lundi dernier. Une tentative de contre-coup d'Etat, serait à l'origine de ces affrontements qui secouent la capitale du Mali et ses environs. Un fait frappant est cependant à noter. Il s'agit de l'annulation d'une rencontre à Ouagadougou entre une délégation de l'ex-junte malienne et le président burkinabé, Blaise Compaoré, médiateur du conflit malien. La délégation de l'ex-junte «ne va pas venir» parce que l'avion de ligne dans lequel ses membres devaient voyager «n'a pas pu atterrir à Bamako». Initialement prévue lundi, la rencontre de M.Compaoré, émissaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), avec la délégation envoyée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ex-chef de la junte, avait été reportée en raison de la «concertation» en cours au sein des militaires à Bamako. Coïncidence ou sabotage des pourparlers? Autre fait samedi dernier, le capitaine Sanogo a rejeté les décisions prises jeudi 26 avril à Abidjan - après les avoirs acceptées le 6 avril - comme de rendre le pouvoir en signant un accord avec la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Il a rejeté, entre autre, la décision de la Cédéao de fixer la période de transition à douze mois, jusqu'à la tenue d'élections présidentielle et législatives. Ainsi que l'envoi de soldats dans son pays pour sécuriser la transition après le putsch. Sur le terrain, les combats ont éclaté après une offensive menée lundi soir par les troupes fidèles à l'ex-président. Dans une allocution à la télévision publique, un membre de la junte, non identifié, a accusé des éléments étrangers soutenus par des «forces obscures» à l'intérieur du Mali d'avoir lancé, lundi, leurs attaques. Il a ajouté que certains d'entre eux avaient été arrêtés. Quelques minutes auparavant, la junte, qui a renversé Amadou Toumani Touré le 22 mars, a fait diffuser un bandeau défilant affirmant qu'elle contrôlait toujours le siège de la télévision publique, l'aéroport et la caserne militaire de Kati près de Bamako. Les combats semblaient s'être concentrés dans la nuit de lundi à mardi autour du camp militaire de la ville garnison de Kati, quartier général de l'ex-junte actuellement au pouvoir situé à 15 km de la capitale. À Bamako, ils ont éclaté lorsque les «Bérets rouges» se sont opposés à l'arrestation d'Abidine Guindo, ancien chef d'état-major particulier du président Touré par des éléments de l'ex-junte. Les ex-putschistes maliens toujours omniprésents après s'être retirés du pouvoir, ont cependant affirmé hier avoir repoussé l'offensive. C'est donc, jusqu'à présent la junte au pouvoir au Mali qui contrôle les sites stratégiques de Bamako et des alentours de la capitale à la suite d'une tentative de putsch, selon elle, par des étrangers. Mais la cause réelle de tous ces troubles est tout autre. Il semblerait que les ex-putschistes refusent de se laisser marginaliser par les organes de la transition, dirigés par Dioncounda Traoré et son Premier ministre, Cheickh Modibo Diarra, qui a formé un gouvernement comprenant trois militaires proches de l'ex-junte.