Les affrontements entre manifestants hostiles au pouvoir militaire et soldats des forces anti-émeutes se sont étendus vendredi après-midi au Caire autour du ministère de la Défense, le ministère de la Santé faisant état de 59 blessés. Initialement concentrés sur une grande artère du quartier d'Abbassiya, les heurts se sont étendus à de nombreuses rues voisines, a-t-on constaté. Des sources de sécurité ont indiqué que l'armée avait procédé à de nombreux tirs de semonce pour tenter de disperser les manifestants. Une source militaire a également indiqué que les soldats étaient aidés par la police ainsi que par des « résidents » du quartier pour faire revenir l'ordre. Manifestants et militaires échangeaient des jets de pierre, les soldats utilisant aussi des gaz lacrymogènes et un canon à eau pour disperser la foule. Plusieurs manifestants blessés ont été évacués sur des motos ou à bord d'ambulances. La télévision égyptienne a également montré des militaires blessés portés par d'autres soldats. D'autres manifestants se sont rassemblés, dans le calme, sur la place Tahrir dans le centre-ville du Caire, et une manifestation a également eu lieu à Alexandrie, deuxième ville du pays et fief islamiste. L'armée avait émis dès jeudi de fermes avertissements, appelant les protestataires à ne pas menacer les bâtiments et installations militaires. Mercredi, des affrontements extrêmement violents entre des manifestants réunis à proximité du ministère de la Défense et des assaillants en civil avaient fait neuf morts selon les autorités, 20 selon des sources médicales. Ces heurts surviennent à trois semaines du début de la première élection présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai.