El-Djamila n'est plus belle. Le Saint Tropez d'Algérie est devenu un repaire de délinquants où la criminalité est quotidiennement signalée. El-Djamila avec sa splendide corniche qui était un havre de détente pour les familles de l'Algérois n'est plus ce qu'elle était. De nos jours, les familles n'osent plus s'aventurer sur les lieux de peur d'être agressées par les délinquants. Le nombre effarant de cabarets qui s'y trouvent ont accaparé tout un quartier, plongé dans l'obscurité durant les folles nuits. Les riverains se posent la question relative aux agréments «facilement octroyés par la wilaya d'Alger pour l'ouverture de cabarets et de débits de boissons alcoolisées». Les habitants de cette localité s'interrogent également sur «le mutisme des services de sécurité face aux diverses agressions et tapage nocturne dénoncés timidement par les citoyens par crainte de représailles de la part des truands». La concentration de lieux de divertissements a, bien entendu, drainé un grand nombre de prostituées, de proxénètes et de délinquants de diverses catégories. Toutes les nuits, des bagarres éclatent et bien souvent des armes à feu sortent des holsters de leurs propriétaires. «Ce sont des hauts fonctionnaires de divers secteurs qui, sous l'effet de l'alcool, font les zouaves pour impressionner les ou pour s'assurer les bienfaits des patrons», affirment des témoins qui ajoutent que «cette situation a incité les jeunes à croire à l'impunité». Les éléments des groupes mobiles anti-criminels (Gmac) ont investi les lieux bien des fois mais n'ont réussi qu'à atténuer légèrement les effets néfastes consécutifs à la concentration des cabarets. Le seul poste de police implanté à La Madrague n'arrive pas à maîtriser la situation dramatique dans laquelle sont condamnés à vivre les citoyens de cette localité durement éprouvée par le phénomène, mais aussi par l'isolement causé par les travaux entamés pour la réalisation d'un port de plaisance qui tarde à voir le jour. Les citoyens «espèrent que les services de police prendront des mesures pour renforcer leur présence afin d'éradiquer le crime et instaurer un climat de sécurité». Les riverains espèrent en fait, pouvoir se promener en toute sécurité et plus spécialement durant le mois de Ramadan où «les boîtes de nuit se reconvertissent en salons de thé où les fléaux de la prostitution et de la criminalité prennent une autre forme». Depuis environ une année et demie, les autorités ont lancé un projet de réalisation d'un port de plaisance. La lenteur des travaux a eu un double effet sur les riverains mais aussi sur les activités de certains commerçants. C'est le cas de le dire pour les restaurateurs qui sont sujets à des infiltrations d'eaux usées provenant des fosses septiques, touchées par les travaux. A ce sujet, il est décevant de constater «qu'au ravail de viabilisation du quartier n'a été pris en charge par une quelconque entreprise». L'odeur est parfois intenable et fait fuir les clients des restaurateurs installés sur les lieux depuis des dizaines d'années. Seuls les habitués s'y accrochent. Le restaurant