Le président de la Cnsel, Mohamed Seddiki «Certains dépassements sont intolérables et d'autres le sont moins», précise le porte-parole des partis. La Commission nationale de surveillance des élections législatives a signalé et enregistré, durant le déroulement du scrutin, un lot de «dépassements» et «d'irrégularités», à travers les 48 wilayas du pays. Des irrégularités et des dépassements graves, selon les jugements du président du la Cnsel, Mohamed Seddiki «qui indique: pas moins de 150 recours ont été transmis à la commission que préside le magistrat, Slimane Boudi. Certains dépassements sont intolérables et d'autres le sont moins», précise le porte-parole des partis. Ainsi, dans la wilaya de Tébessa, la commission de wilaya de surveillance des élections a été empêchée de franchir le portillon d'un centre de vote. Un comportement vivement condamné par la Cnsel qui souhaite l'application de la loi dans toute sa rigueur à l'agent d'administration qui a entravé le travail de la commission, selon le souhait de Mohamed Seddiki. Dans son intervention, ce dernier s'est attardé sur un cas d'infraction gravissime enregistré dans un centre de vote de Kouba, Alger. Dans ses propos, Seddikki souligne que «des personnes non résidentes à Alger ont voté dans plusieurs bureaux de vote de Kouba et autres centres situés à Garidi. «Nous avons découvert, dans ces mêmes centres, 350 procurations non conformes que les responsables de ces centres ont validées.» Mahjoubia Chalabia, présidente du Mouvement pour la jeunesse et la démocratie et membre de la Cnsel, donne sa version des faits sur le sujet, en étalant ses preuves par une illustration: «Une personne réside à Aïn Defla, inscrite à Tamanrasset, vote à Garidi.» Toujours dans la capitale, alors que les bureaux de vote sont censés ouvrir dès 8 heures du matin, à Aïn Naâdja, Bouzeréah, Gué de Constantie, Baba Hacen, des centres n'ont pas respecté les horaires impartis à l'acte électoral. «Contrariés, les électeurs venus tôt afin de glisser le bulletin dans l'urne sont repartis sans voter», rapporte la commission de Seddiki. Ce manquement à la loi électorale a été enregistré dans d'autres communes notamment dans la wilaya de Chlef, Aïn Defla, Tiaret et Annaba. Dans le registre des irrégularités, l'organisation du vote à Tizi Ouzou s'est singularisée par rapport aux circonscriptions du pays. «Le rangement des bulletins n'a pas été fait en fonction d'un tirage au sort qui n'a pas été organisé par l'administration, comme l'exige la loi. Suite à cette entorse commise par la Drag, certains partis en course au Parlement demandent purement et simplement l'annulation des résultats de vote et réclament des sanctions à l'encontre des responsables de la tenue du scrutin dans cette ville. Dans la wilaya d'Adrar, un candidat indépendant a été surpris avec 1000 procurations en sa possession. A Tiaret, les candidats du Parti des travailleurs de Louisa Hanoune et de l'Alliance nationale des républicains de Belkacem Sahli ont fait les frais «d'une attitude condamnable». Les bulletins de vote de ces deux partis ne figurent pas dans plusieurs centres et bureauxa de vote. Dans la wilaya de Annaba, le Parti de la liberté et de la justice a été victime comme l'a été le PT et l'ANR. Les militants et sympathisants du FLN n'ont pas trouvé les bulletins de leur liste favorite dans des bureaux à Tlemcen. A Alger et Blida, les bulletins du Parti Jil Djadid n'ont pas été exposés dans certains bureaux de vote. Un peu plus loin de la capitale, à Djelfa précisément, la campagne électorale ne s'est pas arrêtée le 6 mai. «L'équipe de Chérif Rahmani, l'actuel ministre, continuait à faire la promotion de sa liste même dans les centres alors que l'opération de vote a lieu en même temps», révèle la commission de surveillance des surveillances. Outre ces dépassements graves, le Cnsel prend la défense des milliers de citoyens privés du droit de vote à travers l'ensemble des circonscriptions. «Un nombre important d'électeurs n'ont pas trouvé leurs noms sur les listes électorales», regrette les représentants de la Cnsel. «Plusieurs centaines de citoyens ont été surpris par l'absence de leurs noms sur la liste électorale à travers plusieurs communes du pays», fulmine Mohamed Seddiki qui dénonce: «Hommes et femmes ont été renvoyés par les agents administratifs parce que leurs noms ne figuraient pas sur la liste électorale. Pourtant, ils sont résidents dans la même municipalité depuis des lustres, puisqu'ils ont déjà voté dans les mêmes centres, et ce, depuis toujours.»