A Tizi Ouzou, les tendances des différents scrutins passés ont été réédités à travers les 67 communes. Tizi Ouzou a réalisé le plus bas taux de participation avec 19,84% en légère hausse par rapport au scrutin de 2007 qui n'a drainé que 16,14%. le FFS remporte 7 sièges sur 15. Vient en seconde place le FLN avec 4 sièges, le RND a décroché 3 sièges, le PT s'est arrogé pour le première fois un siège dans la wilaya. L'électorat de Tizi Ouzou n'a pas bougé d'un iota dans ses convictions malgré l'avalanche de partis qui ont occupé la campagne. Les 128.750 voix exprimées sur les 648.854 inscrites sont revenues comme d'habitude aux partis qui ont déjà une assise dans la wilaya. Les nouveaux partis et les indépendants sont perdants. Dans toutes les communes, les bureaux de vote étaient désertés par les jeunes. L'écrasante majorité des électeurs étaient âgés de 50 ans et plus. Pour la plupart, ils étaient des militants.. «Toute ma famille vote pour Al Djabha (FLN) depuis l'Indépendance. Nous avons libéré l'Algérie», affirmait Ami Saïd, militant. «Pour que je ne vote pas FFS, il faut que je sois mort. J'ai toujours milité au sein de mon parti depuis 1963», répond Da Ali, un ancien militant. Les jeunes, eux, vaquaient à leurs occupations habituelles. Aucun parti n'a réussi à attirer les jeunes. Tout est à revoir; tout est à construire. Les élections de vendredi ont mis en évidence le grand clivage générationnel qui traverse la société. Le deuxième enseignement est à tirer de la région qui a eu le plus bas taux de participation, à savoir Illilten avec 13%. La population de cette commune qui vit depuis une semaine sous la peur d'être ensevelie par un éboulement a boudé les urnes. Le message était clair. Les élus qui étaient en campagne n'ont montré aucune compassion pour ces villages sinistrés et les 100 familles déplacées. Bien au contraire, ils ont poursuivi leur campagne avec des promesses alors qu'ils avaient devant eux une situation où ils devaient proposer du concret. Le message d'Illilten était aussi adressé à toute la classe politique et exprimait la tendance générale de la population. Les élus devront rester parmi leurs concitoyens et non disparaître dans les hôtels de luxe une fois élus. La dernière tempête de neige en est un exemple éloquent pour le comportement des élus du peuple. Notons enfin que le scrutin de vendredi s'est déroulé dans des conditions normales, hormis quelques incidents mineurs signalés à Mekla, Ouacifs et Illoula. A Mekla et Illoula, certains ont essayé d'empêcher les opérations de dépouillement en provoquant des heurts sans gravité. A Ouacifs ce sont quelques militants du RND qui ont été remis à l'ordre par les représentants des partis.