Le FLN s'est taillé la part du lion à Oran Le FLN, avec 12 sièges, devançait largement le parti de Louisa Hanoune et celui d'Ouyahia qui s'en sortent avec trois sièges chacun. Pendant que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, tenait sa conférence de presse à Alger dans laquelle il rendait publics les résultats des élections législatives, les journalistes, les candidats et les habitants de la wilaya d'Oran ont peiné pour connaître les noms et le nombre de représentants de la deuxième ville du pays, Oran, à l'Assemblée nationale. Trois institutions, en relation avec les élections, revenaient comme un refrain sur les lèvres de tous les journalistes qui accouraient sans pouvoir avoir l'information. Il s'agit de la cellule de communication de la wilaya d'Oran, le Palais des sports, qui a abrité le décompte final des élections concernant la daïra d'Oran et enfin le siège domiciliant la Commission de supervision des élections. Aucune de ces institutions ne répondait pendant toute la journée du 11 mai. Il a fallu attendre jusqu'à 23h pour que le score final de la wilaya d'Oran soit donné par la Commission des magistrats. Le FLN s'est taillé la part du lion avec 12 sièges devançant largement le parti de Louisa Hanoune et celui d'Ouyahia qui s'en sortent respectivement avec trois sièges chacun. Une question est à poser: comment est-ce possible que le résultat final soit donné par le ministère de l'Intérieur sans pour autant qu'il ne soit rendu public auparavant au niveau local? A Oran, Belkhadem qui a animé un rassemblement populaire dans la commune d'Es Senia, a eu beaucoup de mal à entamer son discours puisque le câble qui lie le microphone aux haut-parleurs a été sectionné alors que le meeting lui-même a été un fiasco, vu l'anarchie qui régnait dans la salle omnisports d'Es Senia. Belkhadem, lui, croyait dur comme fer, que le parti qu'il guide s'en sortira plus que vainqueur. Les plus au fait à la chose politique prédisaient un avenir peu reluisant au vieux parti expliquant que son devenir sera inéluctablement le musée juste après le 10 mai. Le jeu est fait à l'issue du vote du 10 mai. Le FLN a remporté 220 sièges dépassant de loin le reste des participants. Les joutes du 10 mai ont tenu en haleine tous les Algériens, en particulier les partisans du changement alors que la surprise et la déception ont été totales chez plus d'un. Mais cette récolte engrangée par le Front de libération nationale à l'occasion du Printemps algérien, donnera inéluctablement davantage de crédibilité à son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem qui a pourtant fait, ces derniers jours l'objet de controverse et d'une campagne de discrédit à grande échelle, alimentées à la veille des élections du 10 mai. Ladite campagne a été ponctuée par les appétits insatiables et inassouvis des camarades les plus proches de Belkhadem. Dans leur démarche, ces détracteurs, qui accourraient dans tous les sens, sont allés très loin dans leur logique en appelant à la destitution de l'homme accusé d'avoir cassé le Front de libération nationale en désignant unilatéralement et sans concerter les membres de la direction du parti les candidats du FLN à la députation. Toute cette cacophonie a eu lieu au moment où le parti avait besoin d'une stabilité organique, vu que le vote exige, chez toutes les formations en lice, une certaine discipline. Le contraire s'est produit dans les rangs du vieux parti qui a affronté les élections en rangs dispersés. D'un côté, les redresseurs haussaient le ton pour l'invalidation du dernier congrès, de l'autre, plusieurs membres de la direction centrale du parti se sont soulevés pour la destitution de leur chef, Abdelaziz Belkhadem. Les peaux de banane n'ont pas manqué d'accompagner la campagne électorale du FLN. Le secrétaire général du FLN a, pour sa part, tempéré les ardeurs en déclarant, au cours de la campagne électorale, qu'il abandonnerait le gouvernail du FLN au cas où ce dernier raterait le virage du 10 mai. Belkhadem viserait l'élection présidentielle de 2014, dit-on à Oran. En clair, les résultats du 10 mai serviront irréfutablement de tremplin à Belkhadem pour son maintien à la tête du parti. En attendant, un autre rendez-vous, non moins important, attend Belkhadem, les élections locales qui auront lieu dans le deuxième semestre de l'année en cours.