Nous réfutons le terme ‘contestataires', nous sommes les réformateurs du FLN.» Telle est la mise au point faite par les meneurs de la fronde qui secoue actuellement le vieux parti. Pour eux, il s'agit aujourd'hui «de remettre le vieux parti sur les rails et d'éjecter Belkhadem de son poste de chef car il est à l'origine de la régression que ce soit sur le plan politique ou organique du FLN». Hier, ils étaient 203 membres du comité central à prendre part au rassemblement initié par les opposants au secrétaire général du FLN. Des caciques du vieux parti, notamment des anciens ministres, des ex-députés à leur tête l'ex-président de l'Assemblée populaire nationale Amar Saïdani, Boukerzaza, Hmimid, Si Affif, Boudjemaâ Haïchour… Initialement, cette réunion, programmée au siège de la kasma du parti à Bourouba (Alger), était prévue sous la forme d'une session du comité central qui devait annoncer la destitution de Abdelaziz Belkhadem et l'installation d'une nouvelle direction. Cette initiative n'a pas fait consensus et, après un long débat et des tractations, les frondeurs ont préféré ne pas «brûler les étapes». «Aujourd'hui, nous avons proclamé officiellement notre retrait de confiance à Belkhadem ainsi qu'au bureau politique et nous avons décidé d'ajourner la convocation du comité central pour après les élections du 10 mai», expliquent les opposants à Belkhadem dans la déclaration qu'ils ont rendue publique. Pour eux, il ne s'agit pas là d'un «pas en arrière» ni d'un changement de cap, mais d'une démarche dictée par la conjoncture actuelle : «Le parti est dans une impasse. Conscients de la crise et de ses retombées sur la campagne électorale et sur les résultats du FLN, les membres du comité central ont opté pour le report de l'élection des nouvelles instances du parti, notamment du nouveau secrétaire général, au 19 mai prochain», a expliqué M. Si Affif. Hier, après avoir rendu un hommage au défunt Ben Bella, les opposants à Belkhadem ont passé au crible la situation du parti, tout en jugeant utile et nécessaire de mettre en place une feuille de route pour gérer la période de transition. Les frondeurs du FLN précisent que la session du comité central restera ouverte jusqu'au 19 mai, date prévue pour la désignation du successeur de Belkhadem. D'ici là, ils seront mobilisés durant la campagne électorale pour défendre les chances des candidats «crédibles» du FLN. Cette campagne sera menée indépendamment de celle prévue par Abdelaziz Belkhadem. Faut-il préciser que le mouvement de redressement du FLN, dirigé par Salah Goudjil, mènera également campagne pour défendre ses listes ; son premier meeting électoral était programmé pour hier, dans la wilaya de Médéa.