L'Aigle noir ne s'est finalement pas crashé. Au contraire, les Sétifiens viennent d'ajouter un nouveau titre à leur riche palmarès. Mieux encore, il s'agit de leur second doublé, après celui glané en juin 1968. Le titre de champion d'Algérie arraché hier est le cinquième dans l'histoire du club, après ceux remportés en 1968, 1987, 2007 et 2009. L'Entente sétifienne a, surtout, crânement joué à fond ses chances cette saison, notamment après l'arrivée de l'entraîneur suisse, Alain Geiger, à la tête de sa barre technique. L'ex-coach de la JS Kabylie avait d'ailleurs raté d'un cheveu la consécration avec les Canaris du Djurdjura, lors de la Champion's League 2010. Un technicien qui a su apporter son savoir-faire à une formation sétifienne qui renferme un joueur de la trempe de Djabou qui s'est affirmé avec beaucoup de classe et de détermination. Mais aux côtés du néo international, et actuel maître à jouer de l'Entente, plusieurs éléments figurent parmi les plus en vue cette année. C'est le cas de Hachoud, Aoudia, ou bien encore Benmoussa. Ces joueurs ont, par ricochet, fini par taper aussi dans l'oeil pourtant souvent exigeant du sélectionneur des Verts, en l'occurrence Halilhodzic. Mais, c'est surtout l'attaquant au pied gauche magistral, en l'occurrence Benmoussa, qui symbolise aujourd'hui cette force de caractère d'un ténor de la trempe de l'ESS. L'ex-attaquant du WA Tlemcen et du Paradou AC, est devenu cette saison l'élément de poids au sein de l'attaque sétifienne, aux côtés des Djahnit et autres Amine Aouadia, l'autre fer de lance ententiste, complètement retrouvé sous les couleurs de l'Aigle noir, mais qui a vraiment joué de malchance à la fin du championnat, pour cause d'une malencontreuse blessure contractée face au Simba FC de Tanzanie. D'ailleurs, l'ESS a raté d'un rien sa qualification à la phase des poules de la Coupe de la CAF. Toutefois, la formation ententiste, qui avait pourtant très péniblement entamé le championnat, a réussi le pari de revenir progressivement vers le haut du tableau, avant de coiffer sur le fil l'USM Alger, et s'adjuger le titre symbolique de champion de l'aller. La force du groupe pris en main par le coach suisse Alain Geiger, résidait principalement tout au long de cette saison, dans cette capacité des joueurs anciens et nouveaux, à faire souvent preuve de détermination. Certes, l'Entente de Sétif a paru subitement très émoussée, et surtout parfois perdu son fameux esprit conquérant, notamment au moment d'aborder la dernière ligne droite. Pis, alors que les coéquipiers semblaient s'envoler vers un 5e titre de champion, leur avance de 5 points en tête de classement a subitement fondu comme neige au soleil. C'est surtout à partir du match retard perdu à Sétif même face au CR Belouizdad (0-2), que les camarades du capitaine Mourad Delhoum, ont connu par la suite une très mauvaise passe, sanctionnée, coup sur coup, par deux défaites en déplacement, face au CA Batna et au WA Tlemcen, ainsi qu'un semi- revers essuyé au 8 Mai 45 contre le MC Oran (1-1). Mais les joueurs ententistes n'ont pas craqué en finale de la Coupe d'Algérie. Un 8e trophée populaire qui a, d'ailleurs, galvanisé davantage les camardes du briscard Farouk Belkaïd, l'autre pièce maîtresse de l'équipe sétifienne. La défense de l'Entente a constitué cette saison le point faible de l'équipe avec 38 buts encaissés, après 29 journées, mais qui a aussi fortement contrasté avec la bagatelle des 53 réalisations. N'est-ce pas le coach Rachid Belhout, l'actuel driver du CS Constantine, qui a reconnu avec beaucoup de sportivité, après le match perdu avant-hier par son équipe sur un score lourd, et qui disait notamment que l'ESS méritait amplement son nouveau titre de champion d'Algérie? Il est vrai que le technicien algérien, natif de Sétif, sait de quoi il parle, notamment quand il s'agit d'un ténor de la trempe de l'ES Sétif. Une formation qui a toujours souvent l'étoffe d'un grand champion, à l'image des illustres précédents entraîneurs et joueurs qui ont pendant longtemps fait les beaux joueurs de l'Entente. Un doublé mille fois mérité, parce que remporté avec les tripes, par une bande de joueurs qui ont su être convaincants, et surtout plus que jamais déterminés jusqu'au bout. Un double sacre sétifien qui a été long à glaner, mais que le coach suisse Geiger a qualifié avant-hier de grandiose. Qui pourra prétendre aujourd'hui le contraire? Certainement, personne parmi les nombreux ténors qui ont longtemps cru en leurs chances, et ils étaient légion, avant le déroulement mardi passé du 29e round.