Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont indiqué vendredi que le processus de transition au Mali «est dans une certaine impasse », et imputé à l'ex-junte d'être responsable de ce «blocage ». «L'échec » des dernières discussions entre les ex-putschistes du 22 mars à Bamako et la Cédéao «plonge le processus de transition dans une certaine impasse », a déclaré le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, à l'ouverture d'un conseil des ministres de la Cédéao à Abidjan, consacré à la réforme de l'organisation régionale. «La junte a elle-même créé » ce «blocage » et cherche à «dévoyer le processus politique enclenché par la Cédéao » depuis l'accord de sortie de crise du 6 avril, a affirmé le ministre, dont le pays dirige actuellement la Cédéao. «Mue par un agenda autre, la junte malienne », qui n'est «pas en soi une entité légale et constitutionnelle reconnue », «exprime ouvertement son opposition au retour à l'ordre constitutionnel au Mali », a-t-il accusé. «Jusqu'à quand la Cédéao pourra-t-elle laisser prospérer les actes de défiance de la junte malienne sans perdre sa crédibilité et son audience au plan régional et international? », a lancé M. Kablan. Samedi, les ministres de l'organisation régionale, tiendront à Abidjan un nouveau sommet sur le Mali et la crise en Guinée-Bissau. Les ex-putschistes qui avaient accepté de rendre le pouvoir aux civils, s'opposent au maintien du président par intérim Dioncounda Traoré, investi le 12 avril, au-delà de 40 jours, soit le 22 mai. Lundi, le chef de l'ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, a prôné une «convention nationale » pour choisir le président de transition, idée rejetée par Dioncounda Traoré et la Cédéao, qui a réitéré jeudi des menaces de sanctions ciblées. Le coup d'Etat du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré a favorisé la chute du nord du Mali aux mains de groupes armés.