Le président du parti a décidé de convoquer son conseil national en session extraordinaire le 1er juin prochain pour arrêter la démarche à suivre. Une première dans les annales de la classe politique nationale. Après son échec lors des élections législatives du 10 mai dernier, le bureau national du Parti de la liberté et de la justice (PLJ) a décidé d'assumer sa responsabilité en présentant sa démission au président du parti, Mohamed Saïd, lors de la session extraordinaire de cette instance tenue avant-hier. Le président du parti a décidé de convoquer le conseil national en session extraordinaire le 1er juin prochain pour arrêter la démarche à suivre en fonction des nouvelles donnes, souligne un communiqué parvenu à la rédaction. Avant la présentation de la démission, le bureau national du PLJ a évalué la participation limitée du parti aux élections législatives 2012. «Il s'est penché sur les résultats du 10 mai et les leçons à en tirer de la nouvelle situation caractérisée hélas! par le maintien prémédité de l'hégémonie des mêmes formations politiques sur la scène nationale», annonce le communiqué. Le bureau national s'est dit de plus en plus convaincu que «les réformes politiques annoncées ont été engagées sous la peur d'une contagion des révoltes populaires qui ont secoué notre région, et que leur véritable but était de briser toute dynamique de changement populaire, et donc de gagner du temps en vue de reconduire le statu quo et de maintenir le même paysage politique sclérosé». Ce paysage, lit-on dans le même communiqué, est désormais soumis au diktat de deux formations politiques qui ont brillé par leur échec dans la gestion des affaires de l'Etat, ce qui, d'ores et déjà, constitue un obstacle majeur sur la voie de toute démarche consensuelle que nécessite la construction de l'avenir politique du pays. Cette instance a rappelé que le changement pacifique est une exigence populaire immédiate, dictée par le niveau de développement de la société et de l'élévation de sa conscience politique. «Tout report de la satisfaction de cette attente, ou sa sous-estimation pourrait entraîner le pays dans une nouvelle impasse politique aux conséquences imprévisibles», souligne le communiqué. Le bureau national du PLJ a également analysé les messages politiques de ces élections et étudié la question de l'utilité de la poursuite de l'activité partisane «à la lumière de l'alliance ascendante entre l'administration et les cercles financiers pour le contrôle des rouages de l'Etat», réduisant ainsi les chances de changement pacifique et de construction d'institutions démocratiques légitimes et efficaces, dignes d'un Etat fort et juste. Le bureau national a relevé des dépassements et des irrégularités répétés tout au long de la campagne électorale et le jour du scrutin et considère que ces actes ont été encouragés par la carence des pouvoirs publics dans leur mission à faire respecter l'application de la loi, et leur passivité face à l'emploi au grand jour de l'argent sale pour peser sur le choix des citoyens.