Le Parti pour la liberté et la justice (PLJ) envisage de cesser toute activité politique. Le président du PLJ, Mohamed Saïd, a ainsi annoncé, hier lors d'une conférence de presse tenue au siège de son parti, qu'une réunion extraordinaire de son bureau national a été convoquée. A l'ordre du jour de cette réunion, qui se tiendra jeudi prochain, «l'intérêt de poursuivre ou non l'activité politique partisane dans l'état des données actuelles», a expliqué Mohamed Saïd, qui ne rejette pas l'éventualité d'une dissolution de sa formation. «Toutes les voies sont envisageables et nous attendrons la décision de la base», a-t-il ajouté. Le PLJ, agréé par le ministère de l'Intérieur en date du 26 février, n'a pas réussi à obtenir de sièges dans l'Assemblée nouvellement élue. Mais plus que cet échec, ce qui a le plus surpris et déçu le président du PLJ, ce sont les résultats du scrutin, et tout particulièrement «les 220 sièges d'un parti que l'on savait en crise et contre qui le souhait populaire de changement était dirigé». «Nous considérons que les résultats proclamés en faveur du statu quo brouillent les cartes et constituent une surprise dont les répliques risquent d'être dangereuses. Ces résultats sont politiques et consacrent une logique du pouvoir qui ne renforce ni l'autorité de l'Etat ni permet un jeu politique sain», déplore M. Saïd. Ce dernier juge que toutes «les lectures sont possibles quant à ces résultats politiques, qu'il faut lire sous le prisme de 2014 et de la révision de la Constitution». «Et c'est à l'aune de cette donne qui a surpris tous les Algériens que l'on comprend mieux la comparaison faite par le pouvoir entre ces élections législatives et le 1er Novembre 1954», s'est-il exclamé. Et si l'ancien candidat à la présidentielle avoue ne pas trouver d'explications satisfaisantes et logiques à cette razzia du FLN, il sous-entend qu'il y a eu fraude : «Je ne peux pas crier à la fraude, car je n'en ai pas la preuve formelle. De même, nous n'avions pas d'observateurs dans tous les bureaux de vote et lors de toutes les opérations de dépouillement. Seulement, les quelques militants du PLJ déployés ont pu constater de nombreux dépassements et irrégularités.» Selon ces mêmes observateurs, le PLJ était en position favorable dans les wilayas de «M'Sila, Sétif, Tissemsilt, Relizane ou encore El Oued», énumère M. Saïd. Le président du PLJ n'exclut pas de s'unir aux autres partis politiques afin de contester officiellement l'issue de ce scrutin, dans une démarche «sérieuse et réfléchie de contestation». «Cette possibilité sera abordée et décidée au cours de la réunion extraordinaire de jeudi», assure Mohamed Saïd.