Le bureau national du Parti de la justice et de la liberté (PLJ) s'est réuni jeudi en session extraordinaire à la demande de son président, Mohamed Said. Lors de cette réunion, les membres du BP ont présenté collectivement leurs démissions au leader du parti. Ils ont décidé d'assumer leurs responsabilités dans la perte des élections et de se retirer. Le parti qui a brigué les suffrages en même temps que d'autres nouvelles formations politiques n'avait obtenu aucun siège à l'Assemblée nationale. Après avoir reçu les démissions collectives, Mohamed Said a décidé de la tenue du conseil national du parti en session extraordinaire le 1er juin pour statuer sur la question. Pour M. Said, «l'ouverture du champ politique n'était qu'une mise en scène pour absorber la colère populaire et éviter de surcroît un printemps arabe». Le président du PLJ, dans un communiqué rendu public hier, souligne la volonté du pouvoir en place de maintenir le «statu quo». «Le bureau national est de plus en plus convaincu que les réformes politiques annoncées ont été engagées sous la peur d'une contagion des révoltes populaires et donc de gagner du temps en vue de reconduire le statu quo et de maintenir le même paysage politique sclérosé», a ajouté le communiqué parvenu à notre rédaction. Lors de la réunion du bureau politique, les membres ont soumis leurs rapports des législatives au président et établi les bilans de leur participation «limitée» aux élections du 10 mai dernier. apures la réunion, les participants à la rencontre ont dressé un constat négatif de la situation politique du pays. «Nous nous sommes penchés sur les résultats du 10 mai et compris les leçons à tirer de la nouvelle situation caractérisée hélas par le maintien prémédité de l'hégémonie des mêmes formations politiques sur la scène nationale», lit-on dans le même communiqué. Le président du parti revient également dans le communiqué sur «l'impossibilité d'émerger dans la structure politique actuelle où uniquement deux puissances politiques appliquent le diktat de la force». «Il est impossible de poursuivre l'activité partisane à la lumière de l'alliance ascendante entre l'administration et les cercles financiers pour le contrôle des rouages de l'Etat, réduisant ainsi les chances de changements pacifiques et de construction d'institutions démocratiques légitimes», mentionne le document du PLJ. Le parti n'omet pas aussi de revenir sur les irrégularités dont ont été entachées les législatives avant et durant le scrutin et pointe du doigt les pouvoirs publics qui ont été soudoyés par le régime en place». «Le BN a relevé des dépassements et des irrégularités répétés tout au long de la campagne électorale et le jour du scrutin. Ces actes ont été encouragés par la carence des pouvoirs publics dans leur mission de faire respecter l'application de la loi et leur passivité face à l'emploi au grand jour de l'argent sale pour peser sur le choix des citoyens», signale-t-il.