Boualem Sansal a pris part au Festival international des écrivains de Jérusalem au milieu des contestations. Sansal ne pensait pas un jour venir en Israël, ni qu'un de ses livres serait traduit en hébreu. Il raconte l'élaboration de son roman le plus célèbre, le Village de l'Allemand, qui l'a fait plonger dans l'enfer de la Shoah en suivant le parcours d'un nazi recyclé dans le nationalisme arabe. «Ecrire ce livre a été une grande douleur», décrit-il. «Les élites intellectuelles ne sont pas encore arrivées à s'autonomiser du pouvoir dans les pays arabo-musulmans. Et dans cette culture, on a trop sacralisé les choses, que ce soit l'Etat, qui fait office de calife, ou la religion», dit l'écrivain algérien.