Les résultats préliminaires de l'opération électorale pour les Egyptiens à l'étranger donnaient pour favori l'islamiste indépendant Abdel Moneim Aboul Foutouh reléguant à la deuxième place le candidat nassérien Hamdine Sabahi devant Amr Moussa et le candidat des Frères musulmans Mohamed Morsi. Selon des analystes, les indices des élections à l'étranger étaient "trompeurs" et ne reflétaient pas l'orientation des électeurs à l'intérieur du pays où les sondages révélaient une victoire d'Ahmed Chafiq, candidat des militaires classé cinquième à l'étranger. Les pronostics sur les chances des candidats en lice ne sont toutefois pas aisés tant l'opacité voile la scène politique en Egypte sans compter les 45% des 50 millions d'électeurs hésitants à ce jour quant au choix d'un candidat sur les 12 concurrents. Cependant, le jeu reste serré entre quatre d'entre eux dont deux du courant islamiste à savoir Aboul Foutouh et Mohamed Morsi et deux du courant libéral Ahmed Chafiq et Amr Moussa. Des analyses donnent Abou al Foutouh en tête au premier tour au moment où d'autres voient en Amr Moussa le candidat le plus fort mais toutes les analyses soulignent unanimement que le second tour se jouera entre Aboul Foutouh et, soit Amr Moussa soit Ahmed Chafiq. La balance pencherait plutôt pour le premier des candidats libéraux. Ahmed Chafiq, selon des observateurs, pourrait provoquer la surprise au détriment d'Amr Moussa car il promet de faire de la sécurité et de la lutte contre le crime son cheval de bataille. Selon d'autres, la réussite d'Ahmed Chafiq réside dans le fait que celui-ci réponde à la volonté de l'institution militaire qui voudrait que la présidence de la république soit investie par un ex-militaire conformément aux usages établis en Egypte depuis la révolution de 1952. Un point pourrait le désavantager. Le candidat des militaires est accusé d'allégeance à l'ancien régime. Il a occupé le poste de premier ministre dans les derniers jours du règne Moubarak. Amr Moussa qui se rapproche d'Ahmed Chafiq, est quant à lui qualifié de "candidat des Arabes". Il se distingue par sa pondération et sa diplomatie à traiter les grandes questions. D'autre part et selon des estimations d'analystes, les candidats du courant islamiste obtiendraient 10% du nombre des électeurs sur un total de 50 millions. Des sondages indiquent que le candidat Abdel Momein aboul Foutouh se maintient à la première place depuis le début de la campagne électorale laissant loin derrière lui son concurrent Mohamed Morsi. Dissident du groupe des Frères musulmans, Aboul Foutouh a obtenu le soutien des jeunes, des salafistes et même celui des partisans du candidat exclu Salah Abou Ismail. Médecin âgé de 61 ans, il est présenté comme le "modèle" d'un islam moderne. Enfin, le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi est présenté comme "porteur d'un projet de renaissance" de l'Egypte fondé sur les principes de l'islam. Sur les 12 candidats, il est classé à la quatrième ou cinquième position selon les sondages. Peu charismatique, Mohamed Morsi a pris de l'assurance au fil de la campagne malgré une propulsion tardive dans la course électorale en remplacement de Khairat al Chater, exclu lui en raison d'une vieille condamnation.