ALGER - Le Front des forces socialistes (FFS) estime que sa participation aux prochaines élections législatives permettrait un renforcement des rangs du parti mais présenterait, dans le même temps, des "risques" sur sa crédibilité. Le document de préparation de la convention nationale du 11 février 2012, relatif aux prochaines législatives, considère que la participation du FFS, "enclenchera des débats internes et une dynamique qui permettront un renforcement des rangs" du plus ancien parti d'opposition. Il est ainsi relevé que la prochaine échéance électorale "permet au parti de toucher et de sensibiliser la société par son discours, d'élargir sa base sociale" et de dénoncer, à travers ses parlementaires, ce qu'il qualifie de "dérives du pouvoir" Une éventuelle participation du FFS est à même de permettre de transmettre le message du parti à l'ensemble des citoyens par "l'accès aux médias, notamment lourds", et à avoir "plus de moyens pour s'informer de la situation du pays" à travers ses futurs députés. Les futurs députés du FFS pourront "briser l'unanimisme que veut imposer le pouvoir à la classe politique", lit-on dans le document ou il est également noté que la présence du parti au sein de la future Assemblée lui donnera l'occasion d'apporter la contradiction aux choix économiques du pouvoir qu'il juge "désastreux". Le FFS estime aussi que sa participation au prochain rendez-vous électoral "peut constituer un rempart devant la montée des radicalismes" et "aidera au développement des ressources humaines et financières du parti". Elaboré par la commission de stratégie politique du FFS, le document, soumis aux conseils fédéraux du partis dans 35 wilayas, a répertorié les "avantages" et les "inconvénients" d'une participation du FFS aux prochaines élections législatives, ainsi que d'une non-participation. L'un des "inconvénients" cités par le document est qu'une participation du FFS "pourrait s'apparenter à une caution" à la démarche du pouvoir. Le parti risquerait alors de "perdre sa crédibilité, en aidant le système à se régénérer de l'intérieur", lit-on encore. Il est question, en outre, du "risque de défection de l'électorat qui ne croit pas aux élections car elles n'ont rien changé à son quotidien". Par ailleurs, le document estime qu'un boycott démontrerait la "cohérence" des positions du parti après le "rejet" du dialogue initié par le pouvoir dans le cadre des réformes. Le parti relève, cependant, que cet éventuel boycott a ses inconvénients, évoquant, à ce propos, le "risque d'absence d'impact sur la société" et une "exclusion" de la part des médias. Le FFS serait, "une fois de plus, victime du verrouillage du champ politique, sans aucune chance d'accès aux espaces pour rencontrer les populations", selon les rédacteurs du document. Les débats autour du document seront synthétisés et rendu public par la convention nationale du 11 février. Le Conseil national tranchera ensuite "souverainement" la question de la participation ou non du FFS aux législatives, a affirmé son premier secrétaire national, Ali Laskri.