les protestataires revendiquent un statut et dénoncent une classification méprisable de leurs diplomes universitaires. Les titulaires du diplôme d'études universitaires appliquées (Deua) décident de briser le silence et de sortir crier leur désarroi. Ils se disent «les premières victimes de Harraoubia». C'est aujourd'hui que ces diplômés des établissements d'enseignement supérieur décident d'observer un sit-in devant le ministère que dirige Harraoubia. Quel est leur problème? D'abord, ils sont détenteurs d'un Deua créé par décret exécutif n° 90-219 du 21 juillet 1990. Sauf que là, ils rencontrent un sérieux problème. Voyons les incohérences que les Deua soulèvent. D'abord, selon eux, «le baccalauréat n'a aucune valeur du moment que les bacheliers et les non-bacheliers sont classés à la même catégorie, c'est-à-dire, un Bac+3 équivaut à un terminal+3» L'exemple cité est celui «d'un Deua en commerce international recruté avant 2008 est classé à la catégorie 9, alors que celui recruté après 2008 avec le même diplôme est classé à la catégorie 10». Autre incohérence, «un technicien supérieur en marketing classé à la catégorie 9 peut, après cinq ans d'expérience, être promu au grade d'administrateur catégorie 12 alors qu'un Deua doit obligatoirement avoir la licence», s'étonnent-ils. D'abord, il faut savoir que l'ordonnance n° 06-03 du 15 juillet 2006 portant statut général de la Fonction publique stipule en son article 38 que «le fonctionnaire a le droit à la formation, au perfectionnement et à la promotion durant sa carrière». Sauf que les Deua «sont exclus de ce droit». Aujourd'hui, dans chaque pays, la hiérarchie de la loi est claire: «Un décret exécutif ne peut annuler ou remplacer un décret présidentiel». Selon ces étudiants, «le décret présidentiel 07-304 classe les licenciés à la catégorie 11 et les statuts particuliers les classent à la catégorie 12». Jusque-là, ce qui est remarqué, c'est l'absence de coopération ou de commission entre la direction de la Fonction publique et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) lors de l'établissement des statuts particuliers. Les divers statuts particuliers des fonctionnaires ont été signés à partir de l'année 2008 alors que le décret exécutif et la licence LMD ont été signés en 2004. Pour ces étudiants, la question est la suivante: «Comment expliquer que les statuts particuliers prévoient la promotion des Deua par l'obligation d'obtention de la licence alors qu'aucun texte de loi ne mentionne les Deua dans lesdites passerelles vers le nouveau système LMD?». D'incohérence en incohérence, ces diplômés, aujourd'hui, décident de briser le silence et de sortir avec détermination pour faire part de leurs revendications. D'abord, ils ont décidé de créer une page Facebook nommée «Nous ensemble pour un syndicat des Deua». En janvier de l'année en cours, ces diplômés ont créé l'association des Deua; «A.T.D.Deua». Le mois de février d'après, ils ont créé une commission ad hoc au sein de l'Ugta. Aujourd'hui, ils observent un sit-in devant le ministère que dirige M.Djiar, l'intérimaire de Harraoubia, pour revendiquer trois points: «Reclassement de l'ordre des diplômes universitaires, permission par le Mesrs de poursuivre les études dans le système LMD, et enfin la possibilité de promotion dans la vie professionnelle», soulignent-ils.