Selon les responsables du ministère de l'Enseignement supérieurs et de la Recherche scientifique, ce problème ne dépend pas de leur département mais de la Fonction publique. ` Ils se disent, toutefois, prêts à collaborer et à dialoguer pour lever toute équivoque. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'année universitaire 2011 peine à prendre fin. Déjà marquée par un mouvement de contestation qui aura duré plusieurs mois, engendrant ainsi un grand retard dans le déroulement des examens de fin d'année, et voilà que ça reprend de plus belle. C'est au tour des titulaires du diplôme d'études universitaires appliqué (DEUA) de clôturer cette année sous le signe de la contestation. Ils étaient, hier, une quarantaine de représentants de diplômés de DEUA (de différents disciplines), de plusieurs wilayas du pays, à se rassembler devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieurs et de la Recherche scientifique à Ben Aknoun, Alger pour réclamer la revalorisation de leur diplôme ainsi que de leur statut. “Comment expliquez-vous qu'un licencié du système LMD (bac +3) et plus valorisé que le DEUA alors que nous avons fait les mêmes années d'études. Nous sommes considérés comme de simples techniciens or nous avons bac +3. Où est la logique dans tout cela ?”, s'interrogent les diplômés de DEUA. Leur plate-forme de revendications se résume à trois point : la revalorisation de leur diplôme universitaire, l'éventualité de continuer leurs études en système LMD, la revalorisation de leur statut dans la grille catégorielle de la Fonction publique ainsi que la possibilité d'évoluer dans leur carrière professionnelle. Selon eux, ils ont été lésés par le classement de la Fonction publique. “Alors que nous sommes universitaires, nous avons été classés à la catégorie A de la Fonction publique. Nous sommes les seuls diplômés universitaires qui avons régressé de quatre catégories, alors que nous étions à l'échelle 14 (ancienne grille).” Créé par l'ex-gouvernement de Hamrouche durant les années 1990, le diplôme d'études universitaires appliqué (DEUA) est un diplôme professionnalisant de cycle court (3 ans). “La Fonction publique nous considère comme des diplômés de la formation professionnelle non des universitaires. Nous étions des cobayes”, s'indignent-ils. Et d'ajouter : “Nous sommes prisonniers d'un diplôme qui ne permet même pas d'évoluer sur le plan professionnel encore moins sur le plan académique.” À noter que plusieurs courriers demandant la rectification de l'article 131 du 16 septembre 1998 régissant les modalités de ce diplôme ont été envoyés à différents ministères notamment à celui de l'Enseignement supérieur. Une pétition signée pas des milliers de diplômés a été, également, déposée au département de Harroubia en mars dernier. “Les représentants du ministère de l'Enseignement supérieur nous ont promis, à l'époque, d'étudier notre problème mais rien n'a été fait. Ils nous ont formés et maintenant ils veulent se débarrasser de nous”, pestent-ils. Une heure après le sit-in, une délégation de représentants des diplômés du DEUA a été reçue par des représentants du ministère et notamment par M. Bouhenna, directeur chargé du suivi pédagogique et de l'évaluation afin d'ouvrir le dialogue. “Nous ne sommes pas satisfaits de cette rencontre, encore une fois on se retrouve ballotté d'un camp à un autre. Auparavant, ils nous ont promis de faire des passerelles entre le DEUA et le LMD mais on se retrouve toujours au point de départ”, déclarent les délègues. Du côté du ministère de l'Enseignement supérieur, ce problème n'est pas de son ressort mais de la Fonction publique. “Il y a aucune revalorisation à faire, le DEUA est un diplôme universitaire de cycle court reconnu. Pour tout ce qui est lié au classement catégorial, cela dépend de la Fonction publique et ce n'est pas de notre ressort”, a déclaré le directeur chargé du suivi pédagogique et de l'évaluation au ministère. Pour ce qui est de l'évolution académique, M. Bouhenna précisera que l'article 131 du 16 septembre 1998, régissant les modalités de la formation de ce diplôme, prévoit des passerelles et une possibilité d'évolution en cycle long mais les conditionne à trois critères à savoir : faire partie des 10% des majeurs de promotion, avoir exercé dans le domaine de leur spécialité et être détaché par leur employeur. “Il y a une mauvaise compréhension des textes de loi régissant ce diplôme”, souligne-t-il. Et de préciser : “Pour ce qui est du classement, cela dépend de la Fonction publique. Nous restons toutefois ouverts au dialogue et prêts à collaborer avec différentes institutions pour lever toute équivoque concernant ce diplôme.”